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le

Par Mélanie Lenoir

Docteur en Pharmacie

L

es temps changent. Avant, on conseillait aux personnes

ayant trop de cholestérol de bouder, ni plus ni moins,

les aliments riches en cholestérol et en graisses. Mais

ça, c’était avant. Car cette façon simpliste d’« alléger » les

assiettes finissait par abaisser le taux de bon cholestérol…

dont nous avons besoin au lieu de nous débarrasser du mauvais

qui bouche nos artères. Désormais, l’approche nutritionnelle de

l’hypercholestérolémie est plus subtile et plus efficace avec pour

objectif final de protéger le cœur.

Je limite les graisses saturées

Ces graisses, délétères pour notre système cardiovasculaire, se

trouvent principalement dans les produits d’origine animale. Tout

comme le cholestérol alimentaire ! Du coup, il est bénéfique de

lever le pied sur les viandes grasses (porc, agneau), les fromages

et la crème fraîche. Autre conseil : évitez les plats préparés.

Attention également au beurre et au saindoux et aussi aux

desserts trop gras et trop sucrés.

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Bon à savoir: les fibres jouent un rôle d’éponge à

graisses (dont le cholestérol) et, du coup, elles réduisent

leur passage dans le sang. D’où l’intérêt de forcer sur les

fruits et légumes verts.

Je mise sur les graisses insaturées

Vous l’aurez compris, il s’agit de graisses végétales bonnes pour

les artères. On les trouve dans les huiles d’olive, de colza, de

noix, mais aussi dans les poissons gras et les fruits oléagineux.

Ces aliments sont recherchés pour leurs acides gras oméga 3 et

oméga 6. Adoptez les bons réflexes et, pour la cuisson, troquez

le bon vieux beurre contre l’huile d’olive.

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Bon à savoir : les crèmes à base de soja peuvent

remplacer la crème fraiche dans les sauces ou préparations

pour tartes salées. Le goût est proche mais la quantité en

« mauvaises » graisses est réduite à zéro.

Je ne focalise pas sur les œufs

C’est aujourd’hui reconnu, la consommation d’aliments riches

en cholestérol comme les œufs, n’augmente pas les risques

cardiovasculaires. Sauf chez les diabétiques. Du coup, vous

pouvez manger des œufs, à raison de 4 par semaine, sans

scrupule. Évitez juste d’en prendre la même journée que des

huîtres ou des abats, autres sources importantes de cholestérol.

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Bon à savoir : ce que l’on mange ne représente que 25 à

30% de notre taux de cholestérol.

LE CHOLESTÉROL...

QUÉSAKO?

On évoque souvent du cholestérol comme un enne-

mi de l’organisme. Mais sait-on vraiment de quoi on

parle ? C’est en réalité un lipide (une graisse) que l’on

fabrique nous-même parce que nous en avons besoin !

En effet, le cholestérol est un composant important des

membranes cellulaires. Il assure leur souplesse. C’est

aussi un précurseur des hormones et des acides biliaires

qui aident à la digestion. Seul le «mauvais cholestérol »

(LDL cholestérol) peut s’accumuler sur les parois arté-

rielles en cas d’excès. Le «bon » (HDL), lui, joue un rôle

d’éboueur en ramassant le «mauvais » accumulé dans

les artères et en l’entraînant vers le foie où il est éliminé.

Si votre taux est juste au dessus

de la norme (2g/l), une diététique

adaptée peut suffire à le réduire. De

toute façon, les recommandations

médicales préconisent de changer

d’alimentation avant de prescrire

un médicament. Il est donc utile de

modifier vos menus.

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N°60 - Nov. / Déc. 2017