La
médecine
et
l'industrie
pharmaceutique
ne
cessent
de progresser pour détrôner
la suprématie des pathologies
cancéreuses dans le top des
pathologies responsables de dècès
survenant, souvent, après une fin de
vie difficile, sur tous les plans.
Mais les traitements innovants et
performants nécessitent de plus
en plus de développement et de
spécificités et coûtent de plus en
plus cher à la société...
L'assurance maladie pourra-t-elle
continuer à financer les traitements
ou faudra-t-il faire des choix, comme
dans certains pays, où le traitement
n'est accessible qu'aux plus aisés ?
C'est la question qui est posée
par les analystes de l'observatoire
cancer de l'institut Curie.
Par Tom Jiel,
Docteur en Pharmacie
O
n le sait, la France possède un système de santé assez
unique dans le monde, basé sur la solidarité, système
auquel près de 90% des français tiennent en tête des
valeurs françaises et à maintenir au stade de la culture et de
l'esprit français. Ce modèle social qui repose sur trois piliers
(gratuité des soins, système de retraite et assurance chômage),
mis en place après la seconde guerre mondiale, se fissure sous
l'impact des dépenses de santé croissantes dues à plusieurs
facteurs. Tout d'abord, viennent le vieillissement de la population
et l'augmentation de l'espérance de vie, liés au progrès de la
médecine. En second lieu, vient le coût de développement
des médicaments innovants qui demandent de plus en plus
de contraintes pharmacologiques, avec des protocoles de plus
en plus poussés, une complexité technique et réglementaire
croissante tant vis-à-vis du droit français, que du droit européen,
et avec des délais administratifs d'obtention de l'autorisation de
la mise sur le marché (notamment en France) souvent rendus
intenables pour un industriel.
Ce système, et c'est une force, fait que l'accès aux soins est
relativement meilleur que dans d'autres pays par la politique de
gratuité des traitements majeurs pris en charge par la sécurité
sociale et les mutuelles complémentaires, rendues obligatoires
depuis quelques temps dans toutes les entreprises.
Le tendon d'Achille est que la gratuité fait qu'un patient connaît
très rarement le coût des soins qui lui sont prodigués ou celui
des traitements qui lui sont administrés.
Le sondage réalisé par Viavoice pour l'Institut Curie début
septembre 2017 met en lumière cette méconnaissance.
Le sondage : quelques chiffres
•
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Question : combien coûte une journée d'hospitalisation ?
»
»
83% des français sous-estiment le coût réel qui va de 1600
à 2170
€
.
des vies
Sauver
a un
coût...
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s a n t é
N°60 - Nov. / Déc. 2017