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Question : quel est le coût d'un traitement courant pour un
cancer du sein ?
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67% sous-estiment le coût réel qui va de 5200 à 31200
€
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Question : quel est le coût d'un traitement innovant du type
immunothérapie ?
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96% des français sous-estiment le coût réel qui va de 80000
à 116000
€
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Question : Quel est le coût d'une étude médicale réalisée sur
un patient pour évaluer l'efficacité d'un nouveau médicament ?
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67% sous estiment le coût réel compris entre 10000 et
25000
€
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La santé a un coût
La gratuité des soins ne doit donc pas faire oublier les nécessités
d'un système de santé performant mais de plus en plus coûteux,
et en conservant à l'esprit que 30% des français considèrent que
l'accès aux soins est un droit fondamental et qu'il contribue à
éviter les risques d'inégalité ; 26% pour l'assurance chômage et
23% pour le système de retraite.
Malgré cette prédominance de la santé, seulement 46% des
français pense que le système de santé pourra garantir un accès
équitable aux traitements innovants pour tous les patients
atteints d'un cancer, et 42% pensent que ce ne sera plus possible.
De plus, s'il devait y avoir inégalité dans l'accès aux traitements,
75% pensent que la cause serait due à un prix des traitements
innovants trop élevé.
La recherche fondamentale a elle aussi évolué en quatre phases :
extraction des principes actifs à partir de matières premières,
traitement par des molécules de synthèse, mise au point des
anticorps monoclonaux, prélèvement de cellules de patients,
amplification et réinjection, avec une augmentation des coûts...
Aux USA par exemple, dont le modèle social est très différent,
un traitement anticancéreux innovant coûte environ 300000 $...
Devrons nous en arriver au point où le médecin traitant ne pourra
pas disposer du médicament innovant ou, s'il en dispose, devra-
t-il faire un choix entre les différents malades ? Cette question
n'est pas sans poser un problème éthique majeur.
Quelle solution ? La préventoion !
Il y a plusieurs pistes. La première est de développer
considérablement la médecine préventive. On sait aujourd'hui
que le sport, pratiqué régulièrement, est déterminant en
prévention primaire (avant l'apparition de toute pathologie). En
prévention secondaire (après la rémission et pour éviter une
rechute) il apporte une contribution importante dans la réduction
de la fatigue, des effets secondaires et il améliore l'espérance
de vie, notamment dans le cancer du sein. Il entre aujourd'hui
dans le protocole de traitement de certaines pathologies
comme la dépression, le diabète, l'hypercholestérolémie etc...
L'alimentation et le sevrage tabagique sont aussi des facteurs
d'amélioration considérables. Mais les patients ne comprennent
pas toujours les enjeux collectifs relatifs à un comportement
individuel : le dépistage précoce (cancer du sein) ou la
vaccination (cancer du col de l'utérus) ou les prélèvements des
selles (cancer du côlon) ou l'arrêt du tabac (cancer du poumon),
sont également des enjeux importants permettant de traiter
plus précocement, moins longtemps et induisant, de plus, une
rémission prolongée ou totale.
L'autre voie est la médecine prédictive qui consiste, à partir
d'une cartographie génétique qui peut être effectuée très tôt, à
anticiper sur les facteurs de risque de développer une pathologie
en tenant compte également des antécédents familiaux, des
facteurs environnementaux et du mode de vie de l'individu. Il
devient alors possible de prendre en charge le patient beaucoup
plus tôt et de réduire la durée du traitement et donc le coût
global pour la société. Néanmoins, compte tenu de la sensibilité
des informations recueillies, il est nécessaire d'être très prudent
sur l'utilisation éventuelle de ces données par les assurances...
Les patients ne
comprennent
pas toujours
les enjeux
collectifs
relatifs à un
comportement
individuel
© Yanlev
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s a n t é
N°60 - Nov. / Déc. 2017