EM
n°44 Août / Sept. 2013
(5)
Par Myriam Loriol,
Docteur en Pharmacie
beauté, hygiène, forme
Non, les boutons d’acné ne sont pas uniquement réservés aux ados. En effet, près de 20%
des femmes après 25 ans restent concernées par cette maladie dermatologique. Et n’ont
pas toujours les bons réflexes pour la soigner. Comment bien réagir ? On vous dit tout !
Des points noirs, des comédons sur le
visage, voire des pustules… pas besoin
d’être médecin pour diagnostiquer l’acné.
Associée à la puberté, cette affection de
la peau touche aussi les femmes jeunes.
En cause : les hormones mâles produites
en trop grande quantité. La grossesse
est aussi une période propice à l’acné. Et
certains contraceptifs oraux interviennent
comme facteur favorisant.
Quelle que soit la cause exacte, l’acné
survient suite à une hypersécrétion de
sébum (liquide composé de graisses
produit par les glandes sébacées).
Forcément, la peau du visage devient
grasse, surtout au niveau de la ligne
médiane. Mais ce n’est pas tout ! Pour
«  corser l’affaire », le canal par lequel
le sébum sort s’obstrue, formant un
bouchon à l’origine des comédons, plus
connus sous les noms de points blancs
et points noirs. Les gros boutons, eux,
sont liés à la prolifération anormale d’une
bactérie (Propionibacterium acnes) au
niveau des comédons, produisant des
substances inflammatoires. On comprend
alors mieux pourquoi, dans les acnés
sévères, les dermatologues prescrivent
des antibiotiques.
Consultation de mise
Les traitements sont les mêmes chez l’ado
et chez la femme adulte. Excepté le cas
particulier de la grossesse ou beaucoup
de médicaments sont contre-indiqués. Le
meilleur réflexe quand on a de l’acné après
30 ans ? Aller consulter son médecin ou un
dermatologue afin de réaliser un bilan hor-
monal, mais aussi de modifier la contracep-
tion orale si besoin. Il existe des pilules
spécifiques pour les femmes souffrant
d’acné légère à modérée. Rappelons que le
médicament Diane 35 (ainsi que tous ses
génériques), prescrit pendant des années
comme régulateur hormonal/contraceptif a
été retiré du marché en mai dernier. Les
risques de thrombose ont été jugés plus
importants que les bénéfices sur l’acné.
Cosmétiques chéris
Reste que venir à bout d’une acné
passe dans tous les cas par l’utilisation
de soins cosmétiques adaptés. Qu’il
s’agisse de dompter une acné peu
sévère ou d’accompagner un traitement
médicamenteux. Premier réflexe : nettoyer
– et non pas décaper – le visage avec un
démaquillant doux type gel moussant ou
eau micellaire. Le bon choix : préférer les
produits pour peau à tendance acnéique
des marques dermatologiques ( Avène,
Bioderma, Uriage, La Roche Posay…).
Tous les matins, il faut appliquer une
crème légère ou un gel hydratant. Ce n’est
pas parce que la peau est grasse qu’elle
n’a pas besoin d’eau ! Un masque purifiant
une fois par semaine redonne de l’éclat au
teint. Quant aux gommages, ils ne sont
pas recommandés car ils peuvent réanimer
la sécrétion de sébum . Et pour la touche
finale, les correcteurs de teint matifiant
et non comédogènes vendus en pharmacie
(Avène, La Roche Posay) camouflent à
merveille les lésions.
Vrai ou faux ?
•• Le soleil atténue les l’acné : FAUX
Si l’exposition au soleil a un effet bénéfique,
les comédons et boutons ressortent de
plus belle ensuite. Voilà pourquoi une
protection solaire est conseillée durant la
période estivale.
•• L’acné
survenant
pendant
la grossesse disparaît après
l’accouchement : VRAI/FAUX
Ce n’est pas toujours le cas ! Les hormones
sont capricieuses…
•• Le médicament Roaccutane est
réservé aux acnés sévères : VRAI
Ce traitement a de nombreux effets secon-
daires et nécessite un suivi particulier.
Il est formellement contre-indiqué aux
femmes désirant avoir un enfant.
••Manger trop gras favorise l’appa-
rition de boutons : FAUX
La relation entre la nourriture et l’acné n’a
jamais été mise en évidence.
•• Les cosmétiques actuels ne sont
pas comédogènes : VRAI
de
l’acné
à
30 ans
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J’ai
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