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n°44 Août / Sept. 2013
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Un enjeu social
Une politique du « bien vieillir » résulte tant de la prise de
conscience individuelle du cycle de vie de chaque citoyen
que des choix solidaires que la société fait collectivement
pour « bien vivre ensemble ». Expression de cette volonté
politique, le plan National « bien vieillir » 2007-2009 s’est
donné pour objectifs d’améliorer l’environnement individuel
et collectif, et la qualité de vie de la personne âgée en
agissant à différents niveaux (logement, aides techniques,
aménagement de la cité, clubs de loisirs et associations
sportives pour les seniors, etc.). Ainsi, par exemple,
l’aménagement du cadre de vie, du logement individuel
aux espaces collectifs dans les quartiers, villes ou villages,
apporte un bénéfice important. Les environnements dans
lesquels évoluent les personnes âgées sont multiples,
chacun causant certains types de contraintes et donc
nécessitant des aménagements différents en termes
d’urbanisme, d’architecture, de transport, d’équipements
de proximité (santé, loisirs, commerces, services publics).
Un autre axe de ce plan est de renforcer le rôle social
des seniors en favorisant leur participation à la vie
sociale, culturelle, artistique, en consolidant les liens
entre générations et en promouvant la solidarité
intergénérationnelle. La participation active des seniors
dans la société sous différentes formes (bénévolat, tutorat,
créations d’associations ou d’entreprises, transmission
de savoir-faire de patrimoine ou de mémoire…) fait
aujourd’hui de la solidarité entre les générations un
élément structurant du lien social.
(cadres supérieurs, personnes aux revenus élevés)
décrivent davantage un mode de vie en adéquation avec
les recommandations pour bien vieillir que les personnes
évoluant dans un contexte plus défavorisé (ouvriers,
personnes aux faible revenus). Que ce soit sur le plan
de la santé physique (manger sainement, faire du sport,
etc.) ou sur le plan de la santé psychique (se cultiver,
voyager), elles prennent davantage soin d’elles-mêmes
dans l’optique de s’assurer une bonne vieillesse.
Par ailleurs, lorsqu’ils n’adoptent pas les résolutions
qui leur permettraient d’envisager sereinement le
vieillissement, les Français invoquent en premier lieu un
manque de moyens financiers (33%). 22% évoquent un
manque de temps, 16% de volonté, 2% d’équipement et
1% d’information.
Trois leviers
du bien vieillir
En quelques mots : alimentation, vie sociale et exercice
physique. Des bonnes pratiques se dégagent clairement
et un mode de vie précis se dessine comme un idéal
pour bien vieillir. Dans cette quête, il paraît avant
tout primordial de manger sainement, d’avoir une vie
sociale importante, et de faire du sport et de l’exercice.
Il apparaît essentiel pour réussir son vieillissement de
se cultiver, de ne pas fumer et de s’épanouir dans une
relation amoureuse. Par contre, dans l’opinion générale,
voyager, travailler, ne pas boire d’alcool et fréquenter des
personnes plus jeunes contribuent moins que les critères
précédemment cités au « bien vieillir ».
Au-delà des perceptions sur le mode de vie pour vieillir
le mieux possible, les réponses des Français révèlent de
nouveaux besoins en sécurité auxquels les édifices actuels
de la protection sociale, bâtis après la seconde guerre
mondiale, ne sont pas à même de répondre. Désormais,
la sécurité des individus ne passe plus seulement par une
indemnisation a posteriori de risques standards une fois
survenus. La protection sociale doit être préventive et vise
à sécuriser des trajectoires de vie désormais individualisées
et incertaines, faites de ruptures multiples tout au long
de l’existence et de va-et-vient entre formation, travail
et inactivité. Il s’agit donc d’une sécurité attachée à
l’individu et à son parcours spécifique. Cette nouvelle
stratégie d’investissement social implique la mise en œuvre
de nouveaux instruments définis comme des « politiques
du cycle de vie ». L’offre d’une large gamme de services à
la personne préserve les possibilités de choix pour couvrir
des besoins désormais plus individualisés. Elle s’adresse,
non plus prioritairement à des groupes d’âge, mais est
neutre au plan de l’âge. Il s’agit de paniers de services,
offerts à tous les âges, tels que services de conseils,
d’accompagnement, de coaching, d’information, bilans de
santé personnalisés, différents services à la personne. Les
garanties de cette offre de services peuvent être renforcées
pour les plus déficitaires afin de veiller à l’équité dans
l’accès à ces différents services.
Comment se régulent
les rythmes biologiques
• 
Continuer à entretenir, voire améliorer son capital
intellectuel, physique, social et psychique (promotion de
la santé) ;
• 
Prévenir les maladies survenant avec l’âge en pratiquant
un mode de vie adaptée ;
• 
Prendre en charge précocement les maladies ou les
troubles qui sont susceptibles d’entraîner une incapacité ;
• 
Avoir une activité physique ou sportive régulière ;
• 
Adapter son alimentation selon les principes du
Programme National Nutrition Santé (PNNS) ;
• 
Adapter son environnement physique et social ;
• 
Conserver une vie sociale riche et les liens
intergénérationnels ;
• 
Lutter contre l’isolement ;
• 
Valoriser les notions de projet de vie, d’estime de soi,
d’adaptation au changement.
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