EM
n°44 Août / Sept. 2013
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dossier
E
La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive est une pathologie lentement
évolutive, caractérisée par une limitation des débits aériens partiellement
réversible. L’arrêt du tabac, la reprise d’une activité physique et le bon suivi
des traitements sont les seuls moyens de freiner l’avancée de la maladie et de
regagner de la qualité de vie, pour le malade, comme pour sa famille.
BPCO
La
n France, 3,5 millions de personnes sont concernées par
la Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO),
soit 6 à 8% de la population adulte. Sur ce nombre, 1,9
million de Français sont atteints d’une BPCO modérée
et 600 000 autres sont victimes d’un stade sévère, dont
100 000 terminent leurs jours sous assistance respiratoire
permanente. Derrière ces chiffres, cette réalité est souvent
mal perçue et comprise. Plus des deux tiers des malades ne
sont pas diagnostiqués ou le sont tardivement au stade du
handicap respiratoire et seulement la moitié des malades
est traitée, alors que plusieurs mesures pharmacologiques
ou non sont susceptibles d’améliorer la qualité de vie et de
réduire le handicap du patient.
Responsable de
16 000 décès par an
Si rien n’est fait, elle est appelée à devenir en 2020 la 3
ème
cause de décès dans le monde.
Contrairement à une idée reçue, la BPCO n’est donc pas
seulement une « maladie de la personne âgée ». Elle peut
se manifester dès 40 ans et touche une population de
plus en plus jeune et de plus en plus féminine. C’est une
maladie chronique, lentement progressive, atteignant les
bronches et les poumons. Cette affection est caractérisée
par une diminution non complètement réversible des
débits aériens. Progressivement, s’installe une dyspnée
(essoufflement) à l’effort puis au repos. À un stade avancé,
la maladie entraîne une insuffisance respiratoire limitant
le moindre effort de la vie quotidienne.
Dans plus de 80% des cas, le tabac est le principal
responsable de cette pathologie. Dans 20% des cas,
l’exposition professionnelle (industrie sidérurgique,
textile, extraction minière, secteur agricole…) est en
cause. L’arrêt de l’exposition aux risques, du tabagisme en
particulier, permet, quel que soit le stade évolutif de la
maladie, la stabilisation ou la récupération d’une partie de
la fonction respiratoire.
Ne pas passer
à côté des
premiers signes
Les premiers symptômes (toux, crachat liés à une
hypersécrétion bronchique, essoufflement) peuvent paraître
anodins. Surtout chez les fumeurs qui ont tendance à les
banaliser. Très souvent, la BPCO progresse sans que l’on s’en
rende compte. Elle est associée à un état inflammatoire
chronique, à l’origine de modifications métaboliques et
musculaires. Ceux qui en sont atteints ont tendance à
adapter leur mode de vie de façon à ne pas être essoufflés,
et ce bien que la maladie soit déjà présente.
Les signes conduisant à consulter sont un essoufflement
au moindre effort, une gêne respiratoire, des bronchites
fréquentes (et des semaines pour s’en remettre) et une
grande fatigue. En effet, la BPCO affecte la vie des
malades à quelque degré que ce soit, dans leurs activités
professionnelles (arrêt de travail, changement de travail),
familiales et conjugales (moins de sorties en famille, moins
Par le Docteur Rémy Clément
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