EM
n°44 Août / Sept. 2013
(17)
Par Florence Lisieux,
Docteur en Pharmacie
parents-enfants
Votre fille commence à maigrir anormalement. Comme une adolescente sur dix, elle
souffre de troubles du comportement alimentaire. Vous vous sentez démunis, pourtant les
parents un rôle essentiel à jouer.
Pour avoir les coordonnées d’un psychothérapeute près de chez
vous, n’hésitez pas à vous adresser aux fédérations qui repré-
sentent cette profession :
• 
Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse :
• 
Syndicat national des praticiens en psychothérapie :
• 
Association Fédérative Française des Organismes de
Psychothérapie :
• 
Institut français de Gestalt Thérapie :
• 
PsyG (groupement syndical) :
Pour connaître les adresses des structures hospitalières et
centres d’accueil pouvant prendre en charge les troubles du
comportement alimentaire, rendez-vous sur :
anorexique
Ma
fille devient
Icône du mal-être des adolescentes, l’anorexie
frappe souvent des jeunes filles « biens sous
tous rapports ». En apparence. Car en réalité
elles ressentent une forte insécurité intérieure.
Elles craignent les échanges avec les autres. Une
anorexique ne mange pas parce qu’elle ne peut
pas, et non parce qu’elle ne veut pas. Ce qui a
commencé comme une tentative de contrôle du
corps (pour se défendre contre les aléas de la
vie et les émotions qui en découlent) devient
un engrenage qu’elle ne peut plus maîtriser et
qui devient très angoissant. D’où leur volonté de
s’extraire à une réalité devenue insupportable…
et de faire de leur corps un fantôme.
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A qui la faute ?
On dit souvent que les jeunes filles tombent
dans « le piège » de l’anorexie à cause du
culte omniprésent de la minceur… C’est faux !
L’influence délétère des médias n’est en fait qu’un facteur
favorisant l’expression d’un malaise plus profond.  Nous vivons
dans une société de l’image et d’opulence, ce ne donc pas un
hasard su les perturbations psychologiques se traduisent par des
troubles de la consommation. Et les parents dans tout ça ? Ils
ne sont pas directement fautifs. Mais doivent être vigilants aux
signaux de détresse que leur envoient leurs enfants.
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Quand s’inquiéter vraiment ?
Une ado qui sort de table en fin de repas pour vomir dans les
toilettes, qui met de côté les morceaux gras… autant signes
révélateurs d’un rapport difficile avec la nourriture. Comme
si les aliments devenaient impropres à la consommation.
L’adolescente anorexique calcule les calories, compte les
quantités absorbées au petit pois près, et commence à maigrir.
Cependant, l’amaigrissement n’est pas visible d’emblée, souvent
camouflé par des vêtements amples. Reste qu’il ne faut pas
s’affoler si votre fille de 15 ans a décidé de faire un régime
parce qu’elle trouve ses cuisses trop grosses ! Du moment que
les restrictions ne durent pas plus de quelques semaines.
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Comment réagir
en tant que parents ?
Contrairement à la grande inflexibilité qu’elles
laissent apparaître, les jeunes anorexiques
vivent dans une réelle souffrance. Même si
l’enfant semble refuser la discussion, il ne
faut donc pas couper le dialogue. Sans pour
autant raisonner ni menacer. Les « tu vas
nous promettre », ou « allez, tu peux faire un
effort » ne peuvent qu’aggraver la situation
et entretenir le conflit permanent. Dans ces
conditions difficiles, les parents doivent aussi
faire attention de ne pas envahir l’enfant avec
leurs propres angoisses.
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Qui consulter ?
Les parents ne peuvent pas guérir tout seuls
leur enfant. Vers qui se tourner ? D’abord vers
son médecin traitant qui va mesurer l’ampleur
des troubles et poser un diagnostic. Un Indice de masse
corporelle (IMC) en dessous de 16 signe l’anorexie. Et l’absence
de règles témoigne d’un état déjà avancé de la maladie. Mais
dans tous les cas, il faut avoir recours à une psychothérapie
(voir encadré) pour traiter le symptôme en profondeur.
L’adolescente peut y être réticente, mais il ne faut pas hésiter
à lui donner des adresses. Et ce, avant que son état ne requiert
une hospitalisation.
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