EM
n°50 févr. / mars 2015
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enquête
et elle l’est fortement pour 30% d’entre elles. Des études
ont démontré une relation entre la prévalence de l’asthme
chez les enfants et le CO2 intérieur qui est un marqueur de
ventilation. A la maison, le relais allergène est pris par les
poussières des chambres d’enfants et par d’autres agents
chimiques comme les phtalates que l’on retrouve dans les
jouets de bébé de fabrication étrangère (avec le risque de
portage main-bouche), et dont une concentration élevée
est associée à l’asthme.
Vers une meilleure
prise en charge des
allergies à l’école
Les allergies respiratoires peuvent parfois passer
totalement inaperçues. Par exemple, les symptômes de la
rhinite allergique ne sont pas souvent repérés comme tels
par les parents et sont, de fait, ignorés. Les professionnels
de santé en milieu scolaire sont souvent en première ligne
pour pouvoir dépister, diagnostiquer une allergie et agir
en cas d’urgence médicale telle qu’un choc anaphylactique.
L’implication de l’encadrement scolaire est capitale dans le
dépistage des allergies.
« La fenêtre médicale à l’école est
souvent un espace privilégié pour établir un contact avec
les enfants et leurs familles dans le cadre d’un dépistage et
pour aborder des problèmes médicaux »
, estime le Dr Nhân
Pham-Thi. Sur le plan réglementaire, les choses bougent.
La surveillance de la qualité de l’air intérieur est devenue
une obligation. Un décret du 2 décembre 2011 oblige les
établissements recevant du public (ERP) à procéder, à leurs
frais, à une surveillance de la qualité de l’air intérieur de
leurs locaux par un organisme certifié. Si la mesure d’un
polluant dépasse une valeur limite, une expertise doit être
engagée. Ce décret est mis en application en 2015 pour les
crèches et les écoles maternelles.
Au-delà des contraintes réglementaires sur l’aménagement
des lieux de vie des enfants en crèche ou à l’école, la
participation des professionnels de santé (médecins,
allergologues, infirmières…) dans l’information des parents,
la mise en place des protocoles de vie et d’hygiène en milieu
scolaire est essentielle dans la lutte contre les allergies
respiratoires de l’enfant. C’est pourquoi la Fondation
Stallergenes, en partenariat avec l’AFPSSU (Association
Française pour la Santé Scolaire et Universitaire) et les
services départementaux de santé scolaire de l’éducation
nationale, a lancé depuis novembre 2013 des sessions de
formation aux allergies auprès de plus de 1 000 infirmières
et médecins scolaires des académies de l’Île-de-France
prenant en charge les élèves de la maternelle au lycée.
D’autres initiatives existent en province.
Le rôle des parents :
« penser allergie »
Les parents doivent penser à l’allergie devant des
symptômes répétitifs, à fortiori, s’ils sont saisonniers.
Bon nombre d’enfants traités avec des antibiotiques pour
des infections à répétition sont en réalité allergiques. Il
est fondamental d’identifier la maladie de l’enfant, car
la rhinite allergique précède souvent l’asthme : il est
classique qu’un enfant atteint d’une rhinite allergique
développe un asthme par la suite. Mais l’inverse peut être
vrai également. L’asthme peut précéder la rhinite chez le
petit enfant. Après 6 ans, 40% des enfants ont une rhinite
allergique. Si l’allergie de l’enfant n’est pas diagnostiquée,
il ne recevra pas le bon traitement et les mesures d’éviction
nécessaires ne seront pas mises en place.
Mais quand bien même l’allergie de l’enfant est
diagnostiquée, le traitement local mis en route dans
l’asthme ou la rhinite allergique n’est pas forcément bien
accepté par l’enfant. Une étude menée auprès de 200
familles avec un enfant souffrant de rhinite allergique
montre que l’âge moyen de début de la maladie est de
7,5 ans (fourchette entre 1 an et 15 ans), sachant que la
durée moyenne de la maladie est de 5 ans. Un quart des
enfants déclarent ne pas aimer le traitement nasal, 73%
préférant la voie orale contre 11% la voie nasale. Pire,
48% expriment un vrai rejet du traitement nasal et 25% le
trouvent inacceptable. Toutefois, l’acceptabilité augmente
avec l’âge, elle est meilleure dans la tranche de 7 à 15 ans
que dans la tranche de 1 à 6 ans. Toutefois, les adolescents
font part de leur embarras à utiliser des médicaments. Il y
va pourtant de leurs résultats scolaires !
QUELQUES CONSEILS PRATIQUES
Zoom sur les acariens
Pour diminuer la quantité d’acariens de votre environnement,
aérer tous les jours les chambres et y maintenir une
température à 19°/20°C maximum.
Puis toutes les semaines : laver les draps, passer l’aspirateur,
laver les peluches de vos enfants. Préférer une literie
synthétique, éventuellement complétée d’une housse anti-
acariens ; un sol lisse et lavable facilement, sans tapis, ainsi
que des murs lavables, sans aspérités, ni double rideaux.
Zoom sur les pollens
Dans la mesure du possible, il faut éviter les contacts avec
les pollens ; envisager de diminuer vos activités physiques
extérieures au moment des forts risques de pollinisation de
la plante à laquelle vous êtes allergiques. Éviter les ballades
dans les lieux publics arborés, comme par exemple ceux où
les cyprès sont utilisés comme arbres décoratifs. Porter un
masque si vous jardinez. Éviter les jardins en période de
tontes ! Si vous avez une climatisation dans votre véhicule,
faite changer régulièrement les filtres « à pollen ». Préférer un
lieu de vacances adapté à votre profil allergique en consultant
le calendrier de pollinisation sur le site :
www.pollens.fr.