EM
n°50 févr. / mars 2015
(12)
dossier
L
Comment la France s’est-elle préparée à l’ épidémie ?
L’ épidémie d’ Ebola qui sévit en Afrique de l’ Ouest retient l’ attention
mondiale depuis plusieurs mois de par la menace sanitaire qu’elle fait peser.
Néanmoins, la propagation du virus Ebola en France et en Europe
reste hautement improbable.
Ebola
a France fait partie des pays à haut risque d’importation
d’ Ebola. La situation étant évolutive, les autorités
nationales n’écartent pas la possibilité de renforcer
les mesures de sécurité prises pour se protéger
contre l’épidémie qui s’étend en Afrique de l’Ouest
(Guinée-Conakry, Sierra Leone, Liberia, Nigeria,
province de l’Équateur en République démocratique du
Congo). Néanmoins, les dispositions déjà mises en place
font que le risque de propagation du virus ou celui de voir
se développer une épidémie en France ou en Europe est
extrêmement faible. La capacité à détecter le virus, les
conditions d’hygiène et de prise en charge des potentiels
cas suspects sont maintenant encadrées et empêcheront
aux pays développés de devenir des futurs foyers Ebola.
On en veut pour exemple Le Nigeria. Le virus a été importé
à Lagos, en août par un passager aérien. Toute la chaîne
de propagation a été identifiée, les individus ont été
suivis jusqu’au 21
ème
jour après la date de leur exposition
possible. Le 20 octobre dernier, l’OMS annonçait que
l’épidémie était officiellement éradiquée dans ce pays.
La mobilisation internationale contre la propagation du
virus a été à la mesure du risque sanitaire encouru. Selon
un modèle informatique des CDC (Centre de contrôle
et de prévention des maladies), sans une mobilisation
suffisante, le nombre de personnes infectées aurait pu
s’élever à 1,4 million fin janvier 2015.
En France, le nombre de cas suspects reste stable : 18,
dont aucun n’a été confirmé par les tests de diagnostic.
On note aussi une décrue du nombre d’appels au 15
pour cause de suspicion d’infection par le virus Ebola.
Mais ils peuvent reprendre car les confusions et les
fausses alertes pourraient se multiplier au cours de la
saison grippale.
Néanmoins, la vigilance est de mise et les signes
cliniques doivent être connus pour pouvoir donner
l’alerte rapidement, si besoin.
Les symptômes
a maladie à virus Ebola débute par une phase de 2 à
21 jours d’incubation (en moyenne 8 jours) pendant
laquelle on ne détecte rien. Puis apparaissent des signes
cliniques peu spécifiques (fièvre élevée
≥
38°C, myalgies,
céphalées, pharyngite). D’autres signes apparaissent
ensuite rapidement : vomissements, diarrhée, éruption,
conjonctivite. Dans les formes sévères surviennent
des signes neurologiques d’encéphalite (troubles de
la conscience, agitation, convulsion) et des signes
hémorragiques.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec
les fluides corporels (sang, tissus, salive, selles,
vomissements, urine, sueurs…) des personnes atteintes
de maladie à virus Ebola et présentant des symptômes.
La transmission peut également se produire par contact
direct avec du matériel souillé. Contrairement à la grippe,
aucune transmission aérienne n’est avérée.
Le risque de transmission est faible dans la première
phase de la maladie. Il augmente lors de l’aggravation
Par le Docteur Rémy Clément
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Le virus