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EM

n°50 févr. / mars 2015

(13)

du ressort du centre national de référence des fièvres

hémorragiques virales de Lyon. En cas de présence du

virus Ebola, l’ InVS effectuera une recherche des individus

en contact avec le malade hospitalisé, à compter de

l’apparition des symptômes, en vue de les surveiller.

Un contrôle quotidien de leur température sera réalisé

pendant 21 jours.

Pour soigner un malade d’ Ebola, l’hôpital de référence

dispose notamment, au sein de son service des maladies

infectieuses et tropicales, d’une chambre d’isolement de

haute sécurité, dite chambre P4, aménagée pour éviter

toute contagion.

Deux vaccins

à l’essai

Les NIH (National Institutes of Health) et le laboratoire

GSK ont lancé dès septembre dernier un essai de

vaccination contre Ebola chez des volontaires sains,

Britanniques, Gambiens et Maliens. Ce premier essai

doit déterminer son innocuité et sa capacité à induire

une réponse immune adéquate. Il a été demandé à

GSK de disposer début 2015 d’au moins 10 000 doses

supplémentaires afin de mener un vrai programme

vaccinal dans les pays concernés si ces premiers essais

s’avèrent concluants.

Un deuxième vaccin, développé au Canada, est également

en cours de développement.

La médiatisation actuelle de cette épidémie

particulièrement meurtrière (près de 6 000 morts) sert

au moins à ce que l’on investisse plus d’argent dans

la recherche. La France a annoncé la création d’un

centre de traitement et la mise en place d’un nouveau

laboratoire, pour un budget de neuf millions d’euros,

qui s’ajoute à un premier million débloqué au début de

l’épidémie. Une cellule chargée d’évaluer les différents

scénarios de l’évolution de l’épidémie d’ Ebola devrait

également voir le jour.

de la maladie et des symptômes, avec la multiplication

virale. La contagiosité est variable selon l’état du patient

et de la nature du contact.

En Afrique de l’Ouest, les infections ont principalement

lieu entre patients et médecins, et lors des rites

funéraires. Les personnels de santé prenant en charge les

malades représentent donc un groupe particulièrement à

risque de contamination.

Une personne qui ne présente aucun des symptômes de la

maladie n’est pas contagieuse, la contagiosité coïncidant

avec l’apparition des symptômes de la maladie.

En l’absence de contact, le fait d’être assis à proximité

d’un malade atteint de maladie à virus Ebola ne constitue

pas une situation à risque de transmission.

Dans les formes hémorragiques, le décès survient dans

80 % des cas en moyenne 8 jours après l’apparition de

la fièvre. Sinon, la guérison est sans séquelle mais la

convalescence est longue avec une asthénie prolongée

pendant plusieurs semaines et des douleurs articulaires

fluctuantes et migratrices

Le traitement

Il n’ xiste pas de traite ent spécifique au virus Ebola. La

prise en charge consiste essentiellement en un traitement

antipyrétique pour la fièvre et en une réhydratation des

patients mis en quarantaine le temps qu’ils produisent les

anticorps adéquats et se débarrassent du virus.

Un arrêté du ministère de la santé daté du 18 septembre

2014 autorise l’utilisation à titre dérogatoire de quatre

médicaments expérimentaux (un cinquième est en cours

d’étude) contenant les substances suivantes : favipiravir

(un antiviral japonais actif contre la grippe), TKM-100-

802 (utilisé pour traiter une infirmière française rapatriée

et guérie), ZMapp et ZMabs, tous deux à base d’anticorps

monoclonaux. Ces médicaments pourront être stockés,

prescrits, dispensés et administrés pour le traitement

des personnes contaminées par le virus Ebola dans les

établissements de référence Ebola lors d’une évacuation

sanitaire de ressortissants dont l’ État français a la charge.

Les modalités de prise en charge des cas suspects ou

confirmés d’ Ebola qui pourraient survenir sur le territoire

français ont été actualisées. Aujourd’hui, si un individu

se présente aux urgences d’un hôpital, les services lui

poseront systématiquement deux questions : « Avez-vous

de la fièvre ? », « Avez-vous voyagé en Afrique ? ». Si

le patient a voyagé dans l’un des pays de l’Afrique de

l’Ouest, sujet à l’épidémie, il sera mis à l’écart par le

personnel qualifié de l’hôpital. Si cet hôpital n’est pas

un des 12 centres de références, une équipe du SAMU

dotée en matériel spécifique sera contactée pour venir

le chercher et l’accompagner dans l’un des centres de

références, après avoir mené un interrogatoire poussé

en coordination avec l’agence régionale de santé et

l’Institut national de veille sanitaire (InVs) et vérifié

qu’il s’agit d’un cas probable. Dans le cas où le SAMU

n’a pas d’équipe disponible, les sapeurs-pompiers sont

affectés à cette mission.

La confirmation d’un cas d’ Ebola reste exclusivement

UN NUMÉRO VERT

POUR LE GRAND PUBLIC

Le ministère a mis en place un numéro vert sur Ebola,

le 0800 13 00 00, pour répondre aux questions du

public. Ce numéro fonctionne à partir de 9h00 jusqu’à

21h00, 7 jours 7. Les internautes peuvent s’informer

sur le site ministériel

www.ebola.sante.gouv.fr

. Pour

garantir une information complète et transparente,

depuis mi-octobre, le ministère de la santé tient un

point d’information hebdomadaire sur Ebola, sous

la responsabilité du directeur général de la santé, en

présence de l’ensemble des agences et organismes

nationaux impliqués dans le dispositif.