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EM

n°50 févr. / mars 2015

(16)

actualités

LES PRINCIPAUX CAS DE CONTREFAÇON

Faux médicament « sans principe actif »

(32% des cas)

Le patient croit se soigner contre une maladie alors qu’il n’en est rien. Sa pathologie n’est donc plus traitée et le mal

progresse. En fonction de la gravité de la maladie qui l’affecte, la mort peut ainsi subvenir en quelques semaines (VIH,

cancer, paludisme …) ou l’absence de traitement peut causer des dégâts irrémédiables sur sa santé.

Une étude réalisée en 2001 par l’OMS sur les produits antimalaria en Asie a révélé que, sur 104 médicaments en

circulation, 38 ne contenaient aucune substance active et n’avaient donc aucun effet.

Faux médicament «sous-dosé» ou «sur-dosé»

(21%)

Le produit contrefaisant possède un ou plusieurs principes actifs, mais dans des proportions inférieures ou

supérieures au véritable médicament. Le produit n’a pas d’action suffisamment efficace contre la maladie

traitée. Celle-ci continue donc sa progression. L’excès de principe actif, cette fois, met directement en danger

le patient et l’expose à des effets indésirables liés à une surdose. En fonction de la nature du produit ou/et de

la pathologie traitée, ces effets peuvent être mortels.

Dans le cas du paludisme, la prise de ce faux médicament a un effet néfaste pour le patient, le parasite devenant

plus résistant aux traitements futurs. En Birmanie, en 2006, de faux médicaments sous dosés ont été saisis.

Chaque comprimé contenait moins d’un cinquième de la quantité contenu dans le médicament authentique. En

Chine, en 2009, l’ingestion d’une contrefaçon d’un antidiabétique traditionnel (hypoglycémiant) contenant six fois la dose

normale a causé deux morts et a conduit à l’hospitalisation de neuf personnes.

Faux médicament « toxique » (30%)

Le faux médicament contient une ou plusieurs substances toxiques, introduites de façon délibérée ou accidentelle.

La substance toxique risque de tuer le patient dès la première prise.

En 1995, 89 Haïtiens sont morts après avoir bu un sirop contre la toux falsifié qui contenait en réalité de l’antigel...

En France, en février 2014, les douaniers ont saisi au port du

Havre 2,4 millions de faux médicaments. En provenance de

Chine, ils était enregistrés comme devant être du thé vert

à destination d’une société en Belgique. En mai 2013, c’est

1,3 millions de sachets «d’aspirine» qui ont été saisis. Ils

n’avaient aucune activité car ils contenaient... du glucose.

Mais l’un des vecteurs les plus importants pour écouler

les faux médicaments est le web. Selon l’OMS, l’Opération

Pangea VI de juin 2013, coordonnée par l’Organisation

mondiale des Douanes et les services de cybercriminalité,

a mis fin à 144 sites illégaux de vente de médicaments en

ligne sur 99 pays dont la France. De nombreuses mises en

examen et arrestations ont été effectuées. Plus de 800 000

médicaments ont été saisis.

L’OMS affirme que 50% des médicaments

vendus sur Internet sont des faux médicaments.

Par ailleurs, face à la législation européenne la France a

du céder et depuis 2 ans les pharmaciens français sont

autorisés à distribuer des médicaments OTC (« en vente

libre »), à condition que le site soit administré par un

pharmacien possédant une officine. Le site doit recevoir un

agrément de l’Agence Régionale de Santé. Le pharmacien

doit également déclarer son site au Conseil National de

l’Ordre des Pharmaciens. Cependant, les français restent

heureusement très prudents avec les achats sur le web

pour deux raisons : la confiance dans leurs professionnels

de santé et la très bonne répartition géographique des

officines françaises.

Pour en savoir plus sur les médicaments et la contrefaçon : 

www.iracm.com/elearn