EM
n°55 août / septembre 2016
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vétérinaire
Par le Docteur Pierre Botrel
En dehors des allergies provoquées par le contact ou l’ingestion d’un produit, il existe
aussi celles de type alimentaire. Les chiens et chats ne sont pas épargnés par ces affections
qui ne sont pas simples à traiter car il faut trouver l’intrus qui dérange leur organisme.
Sensibilité
allergies alimentaires
Rougeurs, démangeaisons fréquentes, pellicules et chutes de
poils, vomissements, diarrhée ou flatulence, toux, sifflements
respiratoires et éternuements… Et si c’était une sensibilité ou
une allergie alimentaire ? Les réactions de l’animal peuvent
en effet être multiples. Des troubles cutanées, digestifs,
respiratoires mais aussi des problèmes auriculaires chroniques,
voire une mauvaise croissance chez les jeunes animaux,
peuvent y faire penser. Il faudra suspecter une sensibilité
alimentaire, en particulier si le chien ou le chat se gratte ou se
lèche de manière excessive (symptômes les plus fréquemment
retrouvés), alors que la présence de puces est exclue.
Il n’y a pas d’âge pour que votre compagnon soit allergique ou
intolérant alimentaire. Ces réactions indésirables aux aliments
peuvent intervenir à tous les âges de sa vie. Les sensibilités
alimentaires sont plus fréquentes au début de la vie de l’animal
et la gravité des réactions allergiques est plus importante
chez les jeunes animaux. Certaines races semblent même plus
sujettes aux sensibilités alimentaires, comme par exemple les
chats Siamois, les West Highland White terriers, les Cockers et
les Setters Irlandais.
Procéder par élimination, la seule solution
Mais quel aliment suspecter ? Les causes les plus fréquentes
d’allergies alimentaires chez le chien sont le bœuf, les produits
laitiers et le blé. Chez le chat, il s’agit du bœuf, des produits
laitiers et du poisson. Les protéines animales se retrouvent très
souvent sur le banc des accusés. Les additifs comme les agents
de conservation, les colorants et les émulsifiants se retrouvent
également en tête de liste des allergènes responsables.
Pour retrouver une cause d’origine alimentaire, une visite chez le
vétérinaire s’impose, car lui seul pourra faire la différence avec
une dermatite par allergie ou une dermatite de contact. Pour parer
au plus urgent, celui-ci pourra administrer un traitement de type
cortisone, antibiotiques ou antihistaminiques. Ensuite, le maître
devra s’armer de patience et prendre conscience que la guérison
de son compagnon ne passera uniquement que par une bonne
implication de sa part dans les régimes d’éviction successifs que
le vétérinaire va mettre en place au niveau de sa nourriture.
Tout commence par une enquête alimentaire pointilleuse. Il
convient, en effet, d’étudier avec précision la composition des
aliments qu’il ingérait jusqu’alors, sans oublier non plus les
extras (friandises, etc.). On procède ensuite par élimination.
On part généralement avec un aliment comprenant une seule
source de protéines animales, comme l’agneau, le poulet, le
mouton ou encore le cheval, une viande qui sera donnée crue
ou bien grillée, mais sans apport de corps gras. Chez le chien,
un légume bouilli pourra venir compléter la ration. Quant à
donner un régime végétarien transitoire, c’est possible chez le
chien qui est semi-carnivore et une hérésie totale chez le chat
qui est strictement carnivore.
Les compléments alimentaires seront à exclure, bien
naturellement, mais il est aussi conseillé de préférer l’eau
minérale à l’eau du robinet et l’on préconise parfois de changer
les gamelles en fer ou en plastique, voire de retirer à l’animal
certains de ses jouets. Ce n’est donc pas simple !
Une fois la cause alimentaire trouvée, le vétérinaire prescrira
une alimentation diététique spécialement formulée à base de
protéines exclusivement végétales pour apaiser les symptômes
et aider le chien et le chat à guérir.
&
QUELQUES CONSEILS EN PLUS :
•
•
N’utiliser que l’aliment recommandé par votre vétérinaire.
•
•
Demander lui conseil sur l’association des aliments secs
et en boîtes.
•
•
Ne pas donner des restes de table ou des friandises, mais
plutôt des petites quantités de l’aliment recommandé.
•
•
S’assurer que votre animal ne fouille pas dans les
poubelles.
•
•
Mettre toujours à sa disposition de l’eau propre
et fraîche.
© Natallia Vintsik