EM
n°56 novembre / décembre 2016
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vétérinaire
Par le Docteur Pierre Botrel
Inflammation, infections, cystite, calculs urinaires, les chats sont sujets aux pathologies
urinaires. Les chats mâles obèses, sans activité physique, sont particulièrement exposés.
Cela s’explique par le fait que les félins boivent peu et suivent des régimes souvent trop
riches en protéines.
Les maladies qui génèrent des inflammations du bas appareil
urinaire produisent des symptômes similaires à ceux de la
cystite chez l’homme. Les signaux d’alerte sont facilement
reconnaissables : présence de sang dans les urines, effort
excessif pour uriner, visites fréquentes du bac à litière,
chat nerveux qui se cache, refuse de manger, chat qui urine
dans la maison ou dans des endroits inhabituels (espérant
supprimer ainsi la douleur), léchage permanent (le chat se
lèche le pénis).
Le syndrome urologique félin (difficulté à uriner) est assez
fréquent chez les chats de tout âge, en particulier chez les
mâles castrés sédentaires et légèrement en surpoids. Les
symptômes peuvent aller de la simple cystite au « chat bouché »
qui ne peut plus uriner. S’il n’urine plus, miaule beaucoup et
se cache, il faut absolument qu’il soit sondé en urgence par
un vétérinaire. Ne prenez donc aucun risque, surtout en cas de
mauvais état général sur un chat de plus de 10 ans !
L’infection de l’appareil urinaire est fréquente à partir d’un
certain âge. Elle correspond à la colonisation du tractus
urinaire par une ou plusieurs bactéries pathogènes. Dans 95 %
des infections urinaires, il y a une inflammation associée. En
revanche, toute inflammation ne s’accompagne pas d’infection :
dans le cas de calculs vésicaux par exemple (20% des maladies
du bas appareil urinaire félin), on peut avoir une inflammation,
mais sans infection. Chez le chat jeune (moins de 2 ans), les
cystites sont rarement d’origine infectieuse. Les vétérinaires
parlent alors de cystites idiopathiques dont le déclenchement
est le plus souvent lié au stress. Les formes simples se traitent
par une alimentation humide, des antispasmodiques, des anti-
stress et des anti-inflammatoires.
Chez un chat mâle ou femelle de plus de 10 ans qui urine
encore, mais qui boit beaucoup, la probabilité d’avoir en face
une infection urinaire est forte à fortiori s’il est insuffisant
rénal. Dans le doute, direction le vétérinaire !
Les cystites récurrentes doivent faire l’objet d’examens
complémentaires, principalement analyse d’urine (ECBU) et
échographie : c’est du ressort du vétérinaire. Le diagnostic
différentiel comprend les urolithiases, les cystites bactériennes,
les sténoses urétrales, les néoplasies, les anomalies
comportementales et les cystites idiopathiques.
L’insuffisance rénale : une maladie incurable
L’insuffisance rénale, très fréquente chez le chat âgé, favorise
l’apparition d’une infection urinaire car la composition de l’urine
est modifiée. D’autres signes d’appel peuvent faire suspecter
une insuffisance rénale : diminution de l’état général, prise
de boisson augmentée, perte de poids, abattement, troubles
digestifs, déshydratation… Cette suspicion doit conduire à une
visite chez le vétérinaire pour évaluer la fonction rénale par une
prise de sang (urée et créatinine sanguine). Malheureusement,
l’apparition de signes cliniques ne se fait que tardivement,
lorsque 70% des reins sont déjà non fonctionnels. En cas
d’insuffisance rénale chronique, la détérioration est irréversible
mais avec un traitement approprié, le chat atteint peut avoir
encore plusieurs mois ou plusieurs années de confort relatif.
L’importance d’une alimentation adaptée
Les aliments diététiques spécialisés sont conçus pour prévenir
les récidives des maladies urinaires. Par exemple, ceux contre
les calculs urinaires visent à stopper leur croissance et/ou
à favoriser leur dissolution. L’insuffisance rénale chronique
est combattue avec des produits hypo-azotémiants. Dans les
cystites d’origine infectieuse, les compléments alimentaires à
base de Cranberry et autres antioxydants ont le pouvoir de
limiter l’adhésion de certaines bactéries, dont l’ Escherichia
Coli sur les parois des voies urinaires.
A côté d’une alimentation adaptée, il faut veiller à encourager
le chat à boire, à disposer toujours d’une eau propre et en
quantité suffisante et à ce que sa litière soit toujours propre,
à le faire jouer régulièrement pour éviter un excès de poids.
© Natallia Vintsik
chat
du
Maladies
de l’appareil urinaire
à surveiller de près !