L
a dynamique de base de notre société se fonde sur le
principe dual de domination/soumission.
Le dominant mène, ordonne, impose, voire même assujettit
son prochain. Assurer sa posture lui cause un stress intense et
peut conduire à des stratégies de manipulation, à de l’agressivité
et à des rapports destructeurs.
Le dominé, quant à lui, s’adapte au prix de grands efforts. Ce
qui aboutit à des comportements d’autodestruction entraînant :
auto-dévalorisation, perte de confiance en soi, dépression, repli
sur soi, etc.
Changer nos dynamiques
relationnelles
Or, nous nous rendons bien compte que cela est à l’origine de
nombreuses souffrances de part et d’autre.
C’est ce qui fait l’objet de la majeure partie des demandes de
consultation en cabinet de psychiatre, de psychologue ou de
psychothérapeute.
La Communication Non Violente (CNV) est une réponse pratique
et efficace pour sortir des ces enfermements relationnels. Que ce
soit au sein du couple, de la famille ou encore de l’environnement
socioprofessionnel.
La communication non violente (CNV)
Elle a été créée par Marshall Rosenberg, (1934-2015) psychologue
américain, dont les livres et manuels de mise en pratique sont
rapidement devenus des best-sellers mondiaux : preuve que de
nombreuses personnes ont reconnu, dans cette pratique, une
alternative saine et efficace pour un développement durable
dans la relation à l’autre.
Cette nouvelle voie pose les jalons d’un rapport pacifié et équilibré
qui se base sur des valeurs telles que l’écoute, l’empathie à soi et
à l’autre, l’identification de sentiments, de besoins ainsi que de
stratégies communes pour y répondre.
Elle nous propose de lâcher d’anciens schémas délétères à la
relation tels que le jugement, la comparaison, le système « tort
ou raison», nous permettant ainsi de rétablir, si cela est souhaité,
une connexion profonde avec ce qui anime chacun d’entre nous.
Les principes de la CNV
Les quatre principes de base sont l’observation neutre,
l’expression du sentiment qui en résulte, le besoin et la
demande ouverte.
Voici un exemple précis de communication du quotidien : une
personne arrive en retard à un rendez-vous et n’a pas prévenu.
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Option un, celui qui attend est un dominant.
« Et bien ce n’est pas trop tôt, j’allais partir. Tu es incapable
d’arriver à l’heure à un rendez-vous, c’est pénible. La prochaine
fois c’est moi qui vais te faire attendre tu verras ! »
Nous pouvons identifier ici le jugement et la menace.
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Option deux, celui qui attend est un dominé.
Il ne dit rien mais n’en pense pas moins. Il ne se sent pas respecté
et trouve cela injuste. Peut être le fera-t-il payer plus tard!
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Option trois : celui qui attend pratique la CNV.
«Quand je vois que tu arrives avec vingt minutes de retard, je me
sens désemparé et inquiet. J’aurai besoin de considération pour
le fait que j’ai des obligations personnelles et de réassurance
que tout va bien pour toi. La prochaine fois, en cas de retard,
pourrais-tu m’informer pour que je puisse m’organiser autrement
et être sûr que tout va bien pour toi ? »
Le choix de l’authenticité
Cette troisième option peut paraître alambiquée, ou peu
naturelle. En effet, il est rare que nous nous ouvrions ainsi à
nos interlocuteurs. Pourtant, elle traduit exactement ce qui se
passe en la personne, sans violence aucune pour le retardataire
et soi même.
Ce mouvement de soi à soi, dans un premier temps, puis de soi
vers l’autre, demande une certaine dextérité dans le maniement
d’un vocabulaire émotionnel. Néanmoins, cet entraînement est
à la portée de tous. Des stages sont proposés et des groupes de
pratique existent de partout en France (Voir liens ci-dessous).
Vous pouvez également vous familiariser avec la méthode en
vous inspirant de vidéos sur YouTube ou lire des ouvrages sur le
sujet (Voir les références ci-dessous).
Pour terminer, une belle citation de Marshall Rosenberg :
«On a le choix dans notre vie entre être heureux et avoir raison.»
Julia Tomasini-Demellier
Praticienne en Psychothérapie et Énergétique
tomasini.julia@gmail.com www.julia-tomasini.fr/Plus d’info :
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Groupes de pratique de CNV :
fr.nvcwiki.com/index.php/Liste_des_groupes_de_pratique/France•
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Bibliographie :
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Marshall Rosenberg, « Les mots sont des fenêtres (ou des
murs) », Éditions Jouvence, France, 1999.
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Thomas D’Ansembourg, « Cessez d’être gentil soyez vrai !
Être avec les autres en restant soi-même », (préface de Guy
Corneau), Éditions de l’Homme, Canada, 2001.
¤¤
Lucy Leu, «Manuel de Communication Non Violente –
Guide pratique pour individus, groupes et écoles », Éditions
Jouvence, France, 2001.
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N°61 - Mars / Avril 2018