EM
n°42 Février / Mars 2013
(19)
vétérinaire
Par le Docteur Pierre Botrel
Face à un « œil qui pleure » ou à un « œil rouge », il n’est pas toujours facile d’identifier les
affections sans risque de celles qui doivent motiver une consultation chez le vétérinaire.
Tour d’horizon des principales pathologies et de leurs risques.
Ophtalmo
pour
chiens & chats
Les affections oculaires sont nombreuses et variées. Leur
degré de gravité est également variable, allant d’un niveau
bénin à un risque de cécité rapide et définitive.
Les écoulements d’origine morphologique
De longs poils frottent parfois sur l’œil et stimulent un lar-
moiement. Des canaux lacrymaux obstrués (fréquent chez le
chat Persan) provoquent une coloration des poils au coin
interne de l’œil par les larmes. Pour éviter cela, il faut rincer
abondamment les yeux de l’animal une à deux fois par
jour à l’aide d’une compresse et d’un nettoyant oculaire.
La chirurgie est parfois nécessaire.
Les conjonctivites
Cette affection, fréquente chez le chien
et le chat, peut avoir plusieurs causes.
Les conjonctivites unilatérales sont
fréquemment traumatiques. C’est le
cas lorsqu’un corps étranger (comme
un épillet) est présent dans l’œil.
Les conjonctivites bilatérales sont
souvent anatomiques, allergiques,
infectieuses ou secondaires à
une irritation. Les conjoncti-
vites chroniques ou récidivantes
imposent une consultation vétéri-
naire (maladie génétique, malformation de la paupière). Par
exemple, lorsque les cils de l’animal sont mal positionnés ou
chez certaines races de chiens dont les paupières lourdes et
tombantes exposent la conjonctive à l’air (boxer, bouledogues,
dogue, etc.).
La conjonctivite provoque rougeur et larmoiement. Si l’écou-
lement est clair et fluide, le traitement est essentiellement
hygiénique. En revanche, quand l’écoulement est purulent
(blanc ou jaune, épais), la présence de bactéries ou de virus
est certaine. Une consultation vétérinaire est donc obligatoire
afin de mettre en place un traitement antibiotique local.
Les atteintes de la cornée
Elles nécessitent dans tous les cas une consultation.
Les kératites sont des inflammations des différentes couches
de la cornée. Leurs causes sont diverses et souvent com-
munes à celles des conjonctivites. Les signes cliniques sont
une perte de la transparence de la cornée, une néovasculari-
sation et la douleur en raison de la riche innervation de cette
structure anatomique. La kérato-conjonctivite est fréquente
chez le teckel, le cocker, le westie, le beagle, le carlin, le
yorkshire.
Elle est provoquée par une
diminution globale de
la sécrétion des larmes,
dont les causes sont mul-
tiples (auto-immunes sur-
tout). La cornée, fragilisée
par cette sécheresse, pré-
sente des sécrétions jaunâtres
sur toute la surface de l’œil.
L’animal a du mal à ouvrir
l’œil, mais la douleur
reste modérée.
Dans l’ulcère de
cornée, l’œil pré-
sente un blépharo
spasme (ferme-
ture involontaire
des paupières) et
une tâche opa-
que centrée sur la
plaie. Les princi-
pales causes sont traumatiques (épillet, griffures entre chats,
pulvérisation accidentelle d’un produit domestique dans l’œil
de l’animal), infectieuses (coryza chez le chat…). Les signes
cliniques sont une douleur importante, l’animal gardant l’œil
fermé. Un œdème de la cornée apparaît, lui faisant perdre sa
transparence, ainsi qu’une néovascularisation.
Le glaucome
C’est une urgence qu’il faut savoir distinguer d’une conjoncti-
vite. L’œil parfois gonflé présente une dilatation de la pupille,
souvent une opacité cornéenne, et une rougeur.
La cataracte
Cette affection irréversible du cristallin se traduit par une
opacité centrée sur la pupille et une baisse de la vision. Les
animaux diabétiques ou âgés en sont le plus souvent victimes.
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