EM
n°42 Février / Mars 2013
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dossier
C
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune qui touche le
système nerveux central, en particulier le cerveau, la moelle épinière et
les nerfs optiques. Elle affecte de 70 000 à 90 000 patients en France.
Entre 3 000 et 5 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
sclérose
La
en plaques
’est la première cause non traumatique de handicap sévère
acquis du jeune adulte.
Débutant en moyenne à l’âge de 30 ans, avec une nette
prédominance féminine, elle est à l’origine de déficits
moteurs et sensitifs, de troubles de l’équilibre, de dou-
leurs, de troubles vésico-sphinctériens et sexuels, visuels
et cognitifs. Elle touche le jeune adulte en plein projet
d’existence à une période fragile de la vie qui va demander
un accompagnement solide. Cette maladie inflammatoire
du système nerveux central évolue le plus souvent par
poussées.
Les causes de la maladie ne sont pas actuellement connues
avec précision et son évolution est imprévisible : sa gra-
vité et son délai de progression sont variables d’un patient
à l’autre.
Il existe des facteurs génétiques favorisants, notamment
chez les caucasiens, et, par contre, exceptionnels en
Afrique. On estime qu’il y a environ une cinquantaine de
gènes qui jouent un rôle dans la survenue de la maladie.
On retrouve également des facteurs environnementaux
comme la carence en vitamine D, ce qui expliquerait le
plus grand nombre de patients dans le nord en raison du
manque d’ensoleillement. Il est dorénavant avéré que les
rayonnements UVB ont un effet sur la prévalence de la
sclérose en plaques en France. Des niveaux d’autant plus
importants d’UVB sont associés à une plus faible préva-
lence de la SEP. Il apparaît que la prévalence de la maladie
est plus fortement corrélée aux UVB dans la population
féminine. Ainsi, lorsque le taux annuel des rayonnements
baisse, l’augmentation de la prévalence de la SEP chez la
femme est plus importante que celle constatée chez les
hommes.
Des facteurs infectieux pourraient également être impli-
qués. Les infections virales pourraient déclencher des
poussées par emballement du système immunitaire. Le
tabac agirait comme facteur favorisant.
Différentes formes
de la maladie
La SEP altère la transmission des influx nerveux et peut se
manifester par des symptômes pouvant être très différents
: engourdissement d’un membre, troubles de la vision, sen-
sations de décharge électrique dans un membre ou dans le
dos, troubles des mouvements...
Elle évolue dans 85% des cas par poussées (entrecoupées
de phases de rémission), au cours desquelles les symp-
tômes réapparaissent ou de nouveaux symptômes sur-
viennent. Au bout de plusieurs années, il peut y avoir une
aggravation progressive continue de l’état neurologique :
les poussées laissent des séquelles qui peuvent devenir
très invalidantes. La maladie peut en effet porter atteinte
à de nombreuses fonctions : le contrôle des mouvements,
la perception sensorielle, la mémoire, la parole, etc.
Les formes d’emblée agressives au début de la maladie
sont plus rares, se manifestent par des poussées fortes et
très fréquentes en quelques mois, entraînant des séquelles
importantes. Il existe aussi une forme primitive évoluant
progressivement, débutant en général chez des sujets plus
âgés. La maladie évolue dès le début de façon lente et pro-
Par le Docteur Rémy Clément
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