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EM n°42 Février / Mars 2013 (6)
enquête
L’
Dans un rapport publié en 2012 et réalisé à partir des 88 indicateurs de santé
ECHI (European community health indicators), le Haut Conseil de la Santé
Publique (HCSP), livre une comparaison européenne permettant de prendre
conscience des avancées et retards de notre pays en matière de santé.
Retour sur les principaux enseignements de ce rapport.
Santé
comparaisonen Europe
’intérêt de ce rapport est de tout premier ordre. C’est la
première fois qu’un rapport est orienté sur un comparatif
sur l’état de santé en France et en Europe ainsi que sur
l’organisation et le fonctionnement des systèmes de santé
nationaux au sein de l’Union européenne.
Ce premier exercice est très important car il pose les
bases d’un travail permettant de dresser un bilan de la
situation française par rapport aux autres pays de l’Union
européenne. Les limites et difficultés de ces comparaisons
entre pays tiennent souvent à une série d’indicateurs de
santé qui ne sont pas forcément simples à renseigner ou
sont parfois impossibles à mettre à jour. Ce rapport a pris
appui sur les 88 indicateurs de santé ECHI définis par la
Commission européenne en vue d’établir une cohérence
dans les données statistiques à l’échelle communautaire
et de faciliter ainsi les comparaisons.
Les françaises
ont la meilleure
espérance de vie
Plusieurs points positifs peuvent être relevés dans ce rap-
port sur l’état de santé des français. Les françaises ont
l’espérance de vie la plus élevée d’Europe, la situation est
en revanche moins favorable pour les français qui n’ar-
rivent qu’en 8ème position concernant celle-ci à la nais-
sance. Par contre, dès qu’ils ont atteint l’âge de 65 ans,
les hommes se retrouvent au premier rang, donc dans une
situation aussi favorable que les femmes. Ce résultat plus
mitigé de l’espérance de vie masculine à la naissance tient
à un taux de mortalité prématurée important chez les fran-
çais et aux conduites à risque (alcool, tabac, pratiques
sexuelles, suicides) qui en sont la cause.
Avec 12,7 naissances pour 1 000 habitants, la France a
un taux de natalité parmi les plus élevés (3ème rang) qui
garantit le renouvellement des générations. Nous avons
aussi le taux de mortalité par maladies cardiovasculaires le
plus bas d’Europe et ce résultat est directement lié à l’ef-
ficience de notre système de soins dans la prise en charge
des attaques cardiaques. Enfin, la diminution constante du
nombre de blessés sur les routes est à mettre directement
en relation avec les mesures de prévention mises en place
dans notre pays.
Un comportement
à risque important
Il y a aussi des éléments négatifs qui sont pointés du doigt
par le rapport. Celui-ci déplore un taux de mortalité péri-
natale très élevé (13,9 morts fœtales et néonatales) par
rapport aux autres pays européens, une mortalité préma-
turée des hommes (avant 65 ans) encore importante. La
consommation importante d’alcool, de tabac et de drogues
place la France au 4ème rang des pays européens. La France
est mal classée en termes d’incidence des cancers, première
cause de mortalité dans notre pays, notamment en ce qui
Par le Docteur Rémy Clément