EM
n°42 Février / Mars 2013
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Consommation de
médicaments : le
« french paradoxe »
La France figure parmi les ays d’Europe où l’on consomme
le plus de médicaments. Par exemple, nous consommons
plus d’antidépresseurs qu’ailleurs en Europe et pour
autant nous comptons le plus grand nombre de personnes
dépressives et nous sommes dans la moyenne haute pour
la mortalité par suicide. De même, nous sommes les plus
gros consommateurs d’antibiotiques sans que cela soit
justifié. Tout cela mérite réflexion et une concertation
entre professionnels de santé, pouvoirs publics et auto-
rités de santé paraît nécessaire de manière à pouvoir
adresser à la population des messages cohérents sur le
bon usage des médicaments.
Des disparités
importantes,
à l’accès aux soins
Le rapport met en exergue des inégalités sociales et
territoriales d’accès aux soins. Il y a, par exemple, un
écart de 8 ans entre celle d’un cadre supérieur et celle
d’un ouvrier ou d’un employé. Au niveau des disparités
régionales, le Nord-Pas-de-Calais est la région la plus
défavorisée et l’on voit clairement une dégradation de
l’accès aux soins, sur fond de désertification médicale
et de paupérisation économique et sociale, s’installer
selon une diagonale allant de la Champagne Ardennes à
l’Auvergne.
Le rapport révèle que la prise en charge des problèmes
de surpoids et d’obésité et le contrôle de l’hypertension
artérielle demeurent insuffisants dans notre pays. Le rap-
port trace des voies d’amélioration dans lesquelles les
professionnels de santé vont pouvoir
s’engager dans le cadre d’une ges-
tion pluridisciplinaire et
plus solidaire
des soins.
concerne le cancer du sein malgré les campagnes nationales
de dépistage. Une incidence du cancer élevée peut à la
fois révéler une faiblesse au niveau de la prévention ou au
contraire un excellent dépistage. Cependant, le pourcentage
de dépistage du cancer du sein, de l’ordre de 60%, n’est
pas suffisant pour avoir un impact positif sur la baisse de la
mortalité par cancer du sein.
Plus précisément, la France se classe à la 4
ème
position des
pays les plus consommateurs d’alcool, de tabac et de dro-
gues derrière l’Estonie, la République Tchèque et l’Irlande.
Le rapport fait état d’une situation qui s’améliore en France,
on observe notamment une diminution des causes de décès
liées à l’alcool chez l’homme mais le niveau de mortalité
reste légèrement supérieur à la moyenne européenne. Les
indicateurs de consommation d’alcool, y compris chez les
jeunes, restent préoccupants (près d’un tiers de la popula-
tion française a une consommation excessive d’alcool) et
les impacts de cette consommation sur leur état de santé
ne se verront pas avant une dizaine d’années. En revanche,
statu quo sur le pourcentage de fumeurs chez les hommes
en dépit d’indicateurs extrêmement défavorables. Chez
la femme, le pourcentage de fumeuses est en hausse, la
situation est particulièrement négative chez les femmes
enceintes puisque la France détient le taux le plus élevé de
femmes enceintes continuant à fumer au troisième trimestre
de leur grossesse. Cela explique certainement la flambée de
cancers du poumon constatée chez les femmes.
La France se caractérise aussi par une consommation parmi
les plus élevée de cannabis, mais contrairement à l’alcool
et au tabac, les effets de la consommation de cette drogue
sur la santé sont encore peu étudiés, d’où un déficit de
prévention primaire au niveau de notre système de santé.
La consommation de cannabis est essentiellement le fait de
jeunes adultes (15-34 ans).
En Europe, la cocaïne est la deuxième substance la plus
utilisée après le cannabis, mais les tendances ne sont pas
uniformes selon les pays (variation de 0,1 % en Roumanie à
8,3 % en Espagne). 5,6 % des 15- 34 ans ont consommé de
la cocaïne au moins une fois.
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