EM
n°43 Mai / Juin 2013
(17)
Par Florence Lisieux,
Docteur en Pharmacie
parents-enfants
Généralement bénigne, la varicelle touche les enfants par épidémie. Les boutons démangent
beaucoup et risquent de se surinfecter au grattage. D’où l’importance d’un traitement
adapté. On vous dit tout sur la maladie et les bons soins !
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1. L’ incubation : elle dure en moyenne 14 jours
• 
2. La contagion : le virus est contagieux 2 jours avant
l’éruption cutanée jusqu’à l’apparition des croûtes.
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3. L’ éruption : tout commence par des petites taches
rouges surélevées qui évoluent en vésicules remplies de
liquide clair en 1 à 2 jours. Ne jamais les percer ! Elles
sèchent en quelques jours avec la formation de croûtes qui
tombent en général au bout d’une semaine.
Varicelle
les
bons gestes
Il suffit qu’un cas de varicelle se déclare à la crèche ou à l’école,
et ce sont tous les petits copains qui se retrouvent couverts de
boutons les semaines suivantes. Si la varicelle se montre extrê-
mement contagieuse, cette infection virale est sans danger dans
95% des cas. Et les complications les plus fréquentes sont dues
aux surinfections. Inutile de vouloir donner des antibiotiques,
ils ne sont pas efficaces. Le traitement ne s’attaque donc pas à la
cause (le virus) mais aux symptômes (les boutons). Néanmoins,
il est prudent de consulter un médecin et de connaître les bons
gestes. Objectif : amener à la guérison sans souci ni séquelle.
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Peut-on prévenir l’éruption ?
Il existe actuellement un vaccin contre la varicelle, mais qui
n’est utilisé que dans de rares cas : chez les enfants immuno-
déprimés par exemple. La généralisation de la vaccination
n’est pas recommandée car elle ne ferait que déplacer la mala-
die à l’adolescence ou l’âge adulte. La seule prévention à
portée de tous reste l’homéopathie : 1 dose de Rhus toxico-
dendron en 7 CH à administrer aux enfants en contact avec un
malade. Cependant, l’efficacité n’est pas garantie.
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Il me reste de l’éosine,
puis-je l’utiliser sur les boutons ?
Vous pouvez appliquer de l’éosine, mais seulement de l’éo-
sine aqueuse (diluée dans l’eau) qui a l’avantage d’assécher
et de visualiser les boutons traités. Il est primordial d’utiliser
une solution antiseptique qui ne pique pas. Autant dire qu’il
faut bannir l’alcool. L’idéal ? Une solution aqueuse à base de
chlorhexidine. A appliquer à l’aide d’une compresse stérile ou
d’un coton tige, 1 à 2 fois par jour. Après une douche express
avec un pain dermatologique.
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Antony ne peut pas dormir
tellement ça le gratte, que faire ?
Si votre petit souffre de fortes démangeaisons, pensez tout
d’abord à bien lui couper les ongles pour éviter tout risque
de surinfection quand il se gratte. Aussi, amenez-le chez
un médecin qui lui prescrira un sirop antihistaminique. Ce
médicament a un double effet : il se montre à la fois efficace
contre le prurit et est légèrement sédatif (il endort un peu).
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Puis-je donner de l’aspirine contre la fièvre ?
Surtout pas ! La prise d’aspirine durant une varicelle peut entraî-
ner de graves problèmes au niveau du cerveau et du foie, connus
sous le terme « syndrome de Reye ». Inutile non plus de donner
de l’ibuprofène ou tout autre anti-inflammatoire, suspectés de
favoriser les surinfections cutanées. Le bon réflexe : du paracé-
tamol, et rien que du paracétamol (à raison de 60 mg/kg/jour,
à répartir en quatre prises, soit 15mg/Kg/prise).
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Léa aura -t-elle des cicatrices ?
En principe non, surtout si vous respectez quelques consignes.
Primo, n’utilisez pas de talc ou toute autre poudre visant à
assécher. Car vous risquez ainsi d’accumuler les débris cutanés
infectés et de les laisser macérer. Attention aussi à ne pas
exposer l’enfant au soleil durant la maladie et le mois suivant.
En revanche, une fois les croûtes tombées, vous pouvez
appliquer une crème cicatrisante.
© Tomasz Trojanowski - Fotolia
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