EM
n°43 Mai / Juin 2013
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dossier
L’
L’artérite est une des manifestations d’une maladie appelée
l’athérothrombose. Elle peut être asymptomatique, d’où l’intérêt d’un
dépistage le plus précoce possible permettant une prise en charge
médicale adaptée et une diminution des risques liés à cette maladie.
artérite
L’
à prendre au sérieux
artériopathie oblitérante des membres inférieurs, plus
connue par les patients sous le nom d’artérite, est une
affection méconnue et sous-diagnostiquée en France,
alors qu’elle représente un sur-risque de mortalité cardio-
vasculaire. Elle est largement sous-estimée en raison de la
part importante de patients, entre 60 et 80%, qui n’ont
aucun symptôme apparent. Seulement un tiers des per-
sonnes souffrant de cette pathologie est aujourd’hui dia-
gnostiqué. Sa prévalence augmente avec l’âge, concernant
18% des plus de 65 ans.
C’est une affection grave qui réduit considérablement
l’espérance de vie du patient si elle n’est pas prise en
charge. En effet, même s’il s’agit d’une pathologie locale,
elle doit être considérée comme le marqueur d’une maladie
plus générale dont le pronostic est conditionné par les
complications cardiaques et cérébraux-vasculaires. Chez
les patients de plus de 60 ans, l’artérite est associée à
une coronaropathie dans 68% des cas et à un accident
vasculaire cérébral ischémique dans 42% des cas. Les
patients atteints d’artérite ont un taux de mortalité 5 fois
supérieur à celui des patients qui n’en sont pas atteints,
et un taux de mortalité coronarienne multiplié par 6,6.
Un peu de
physiopathologie
Le mot artérite prête à confusion. En effet, le suffixe
« ite » évoque une maladie aiguë inflammatoire d’une
artère. L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
est en fait une maladie des artères qui se caractérise par
la présence de sténoses (rétrécissements localisés du dia-
mètre de l’artère), ou d’occlusions (formation d’un bou-
chon ou caillot dans le canal intérieur appelé lumière de
l’artère), au niveau des artères qui assurent la vasculari-
sation des membres inférieurs. Il en résulte une mauvaise
irrigation ou ischémie (diminution ou arrêt de la circu-
lation dans une zone donnée entraînant une diminution
d’apport en oxygène au niveau d’un organe) des tissus et
muscles irrigués par les artères atteintes.
La lésion élémentaire est une plaque d’athérome (dépôt
de graisses dans la paroi de l’artère) qui, lentement, mais
inexorablement, bouche une artère.
Des douleurs à la
marche
Si le diagnostic est avant tout clinique, les explorations
complémentaires (écho Doppler, artériographie, angio-
IRM…) précisent la sévérité des lésions, identifient les
lésions menaçantes, font un état des lieux de la maladie
générale et permettent de suivre le patient.
La symptomatologie typique est une douleur à la marche,
appelée « claudication artérielle ». Elle correspond à une
douleur unilatérale, siégeant classiquement au niveau du
mollet et apparaissant après une distance de marche don-
née, obligeant la plupart du temps la personne à arrêter
son effort. Cette douleur disparaît rapidement après l’arrêt.
Par le Docteur Rémy Clément
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