EM
n°43 Mai / Juin 2013
(5)
Par Myriam Loriol,
Docteur en Pharmacie
beauté, hygiène, forme
Les beaux jours approchant, on a tous besoin d’un bon « déo » ! Mais quel produit
choisir ? Déodorant ou anti-transpirant ? Avec ou sans sels d’aluminium?
On vous aide à faire le tri parmi les formules existantes.
Nous transpirons un peu, beaucoup…
et même passionnément quand il fait
chaud. Normal, et même heureusement !
Le fait de transpirer a pour but de
réguler la température de notre corps.
Car l’évacuation de l’eau (et donc de
sueur) permet en même temps d’évacuer
la chaleur excessive. Le problème ? Une
sueur trop abondante devient gênante
pour soi mais aussi pour les autres. Et
pour cause : son «rancissement» au
contact de l’air provoque des odeurs
désagréables…
Du «sent bon»
au «bouche-pores»
Rendez-vous donc au rayondes déodorants.
Mais lequel utiliser? Les indications sur
les flacons ne reflètent pas toujours bien
la composition. Quelle différence entre
les produits? En principe, un déodorant
«pur» ne fait que masquer les mauvaises
odeurs et anéantir les microbes qui en sont
responsables. Ses actifs? Des substances
parfumées (parfums, essences…), des
capteurs d’odeurs (extrait de thé, poudres
absorbantes comme le talc ou l’amidon) et
antiseptiques (chlorhexidine, alcool…).
Mais
souvent,
les
déodorants
contiennent des anti-transpirants. Sans
bloquer complètement la transpiration,
ils régulent alors le débit de sueur.
Ainsi, les formules anti-transpirantes
forment une « pellicule » sur la peau
qui « bouche » plus ou moins les canaux
sudoripares. Et ce, grâce aux sels de
zirconium et d’aluminium qui sont
reconnus pour leur effet astringent et
antiseptique à la fois. Or, ils sont depuis
quelques années décriés.
La vérité sur l’aluminium
Et si on faisait le point sur leurs risques
véritables ? On les accuse de favoriser
l’apparition de la maladie d’Alzheimer et
du cancer du sein. La question est de
savoir si les sels d’aluminium contenus
dans les déodorants peuvent traverser la
peau pour atteindre les glandes mam-
maires et le cerveau. La réponse n’est
pas encore totalement tranchée. Mais à
ce jour, aucun lien entre cancer du sein
et exposition cutanée à l’aluminium n’a
été démontré, malgré plusieurs études
sur le sujet. Ce qui est sûr : les sels
d’aluminium peuvent irriter les peaux
sensibles. Egalement, ils entraînent un
effet rebond à l’arrêt de l’utilisation. Un
peu comme si la sueur contenue pen-
dant des jours et des jours s’en donnait
à cœur joie dès qu’elle ne se trouve plus
sous leur joug. On transpire davantage
pendant une semaine environ.
En pratique
Reste que chacun d’entre nous souhaite
un « déo » actif et non irritant. Peaux
sensibles ? Évitez les produits à fortes
concentrations de sels d’aluminium, en
général dénommés anti-transpirants
et misez sur les soins sans alcool. Si
vous transpirez peu, un déodorant
sans sels d’aluminium (facilement
repérables en lisant la composition :
« chlorure d’aluminium », « acétate
d’aluminium »…) suffit. Pour les
sueurs plus abondantes, il n’y a pas
d’autre solution aussi satisfaisante que
les produits aux sels d’aluminium. Ou
alors, il faut se laver les aisselles…
toutes les heures !
Et la pierre d’alun ?
Suite à la polémique sur les sels
d’aluminium, on a vu émerger la vente
de la pierre d’alun, présentée comme un
produit « 100% naturel ». Ce qui est vrai.
La pierre d’alun, est un minéral extrait de
roches « alunites » fréquentes au Maroc
notamment.
Pour autant, qui dit naturel ne signifie
pas forcément « sans sels d’aluminium ».
Car la pierre d’alun est composée de
sulfate d’aluminium et de potassium ! De
plus, on trouve désormais sur le marché
des pierres d’alun de synthèse…
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