EM
n°43 Mai / Juin 2013
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n’a pu être suffisamment stabilisé par les traitements
médicaux (règles d’hygiène de vie et médicaments) et aux
stades graves de l’artérite.
Les techniques endovasculaires comportent l’angioplastie
(technique permettant de dilater un vaisseau rétréci), la mise
en place d’une endoprothèse ou stent (dispositif ressemblant
à un grillage permettant de régulariser les parois de l’artère),
la thrombo-aspiration ou thrombolyse in situ (technique
d’aspiration ou de dissolution d’un thrombus récent).
Les techniques chirurgicales visent, soit à réduire consi-
dérablement la lésion qui se trouve dans l’artère, soit à la
court-circuiter. L’amputation n’est pratiquée qu’en dernier
recours, lorsque toutes les autres solutions disponibles ont
échoué, que les signes d’ischémie sont très importants et
les lésions irréversibles au stade de gangrène.
Le dépistage doit
devenir un geste
réflexe chez les
jeunes seniors
La mesure de l’Index de Pression Systolique (IPS) à la
cheville est un geste simple qui ne prend que quelques
minutes et peut augmenter considérablement l’espérance
de vie du patient. L’IPS est défini par le rapport de la
pression artérielle systolique (PAS) à la cheville sur la PAS
au niveau du bras (IPS = PAS cheville/PAS brachiale). Un
IPS < 0,90 affirme une artérite avec une sensibilité de 95%
et une spécificité voisine de 100%. Par une simple mesure
de la pression artérielle à la cheville (mettant en évidence
la disparition d’un pouls périphérique au niveau du pied),
le médecin peut donc établir un diagnostic à coût réduit et
avec très peu de risques d’erreur afin de favoriser une prise
en charge rapide et adaptée du patient.
Le dépistage concerne en priorité les femmes et les
hommes de plus de 60 ans qui ne sont pas connus pour
avoir une artérite mais qui ont au moins un facteur de
risque cardiovasculaire : tabac, diabète, hypertension
artérielle, dyslipidémie, antécédent personnel ou familial
de maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde,
accident vasculaire cérébral), obésité, sédentarité.
Il existe une classification de cette maladie, celle de Leriche
et Fontaine, qui permet de différencier quatre stades en
fonction des symptômes. Le stade I correspond à la phase
silencieuse de la maladie (pas de symptôme). Le stade où
apparait la claudication intermittente correspond au stade
II. L’apparition de douleurs de repos est un signe que les
lésions de l’artérite sont déjà sévères. C’est le stade III au
cours duquel les douleurs ressemblent à celles de brûlures
apparaissant dès que la jambe est surélevée. Les orteils sont
touchés en premier car ils sont les moins bien vascularisés
et les plus éloignés du cœur. Ces douleurs sont soulagées
par la position « jambes pendantes ».
Les troubles trophiques caractérisent le stade IV qui est le
stade le plus grave de la maladie. Il se manifeste sous forme
d’ulcérations (pertes de substance de la peau) au niveau
des extrémités et parfois de gangrène (nécrose des tissus
qui ne sont plus vascularisés) pouvant nécessiter un geste
chirurgical pouvant aller jusqu’à l’amputation.
Une extension de cette manifestation locale de la maladie
athérothrombotique n’est pas exclue. D’autres territoires
artériels peuvent être touchés : aorte et ses principales
branches, artères coronaires, carotides, cérébrales. D’où la
nécessité d’un bilan clinique cardiaque et neurologique, à la
recherche d’éventuelles lésions dans ces territoires artériels.
Dans ce cadre, il est important d’évaluer les facteurs de
risque (hypertension artérielle, diabète, tabac, cholesté-
rol) dont l’addition multiplie le risque de survenue d’une
artérite et ses complications.
Un traitement à
plusieurs volets
La prise en charge non médicamenteuse de l’artérite fait
essentiellement appel à un certain nombre de mesures
d’hygiène de vie : le maintien de l’activité physique avec
une éventuelle rééducation à la marche, l’arrêt du tabac,
un régime alimentaire adapté aux facteurs de risque du
patient (surpoids, diabète, cholestérol, hypertension…),
les soins des pieds.
L’arrêt du tabac, l’hygiène alimentaire et les soins des pieds
(hygiène rigoureuse et protection contre tout traumatisme)
s’adressent à tous les patients. Ces traitements sont
préventifs. La rééducation par la marche (au moins 30
minutes 3 fois par semaine et idéalement 1 h par jour par
cycles de 20 minutes) concerne les patients qui présentent
une claudication. Son but est d’améliorer les symptômes par
le développement d’une « circulation collatérale » (petites
artères qui suppléent l’artère rétrécie) irriguant le muscle.
Les traitements médicamenteux prescrits en cas d’artérite
ont pour objectifs de prévenir le risque d’obstruction d’une
artère (c’est le cas des anti-agrégants plaquettaires), de
lutter contre certains facteurs de risque (hypertension arté-
rielle, anomalies des lipides, diabète, tabac) et d’améliorer
les capacités de marche (c’est le cas des vasodilatateurs).
Le traitement local des lésions consiste à intervenir
directement sur le caillot ou thrombus provoqué par
l’athérothrombose à l’intérieur des artères. Ce type de
traitement est réservé aux patients dont l’état de santé
Adresses internet utiles
•• Société de chirurgie vasculaire :
•• Société française d’angéiologie :
•• Société française de médecine vasculaire :
•• Pour plus d’informations sur les associations
de patients, consulter le site Internet :
qui recense toutes les asso-
ciations de patients existant en France.
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