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EM

n°49 nov. / déc. 2014

(5)

Par Myriam Loriol,

Docteur en Pharmacie

beauté, hygiène, forme

Picotements, tiraillements au coin de la bouche… autant de signes annonciateurs d’un

bouton de fièvre. Si la lésion s’avère sans gravité, elle est gênante esthétiquement. Ce qu’il

faut savoir pour mieux la gérer.

« Dès je suis contrariée, j’ai un bouton de

fièvre. Cela me désespère »

. Le cas de Lara,

jolie jeune fille de 22 ans, n’est pas isolé.

En France, près de la moitié des personnes

entre 20 et 40 ans souffrent de bouton

de fièvre. Facilement reconnaissable voire

même « affichante », la lésion se reconnaît

facilement par des petites vésicules

blanches sur la lèvre, regroupées en

« bouquet », comme disent les dermatos.

Juste avant qu’elles sortent, on ressent

des picotements, brûlures, ou encore des

engourdissements ou une rougeur. En

cinq à dix jours, tout rentre heureusement

dans l’ordre (avec ou sans traitement).

Mais en attendant, il faut assumer la gêne

esthétique…

Cerner la cause

Et si on commençait par bien cerner la

cause du bouton de fièvre pour essayer

de mieux le dompter ? C’est le virus de

l’herpès (Herpes simplex virus 1) qui est

à l’origine du désagrément. Il s’attrape

pendant l’enfance ou plus tard, vers 20

ans. Et dans 90% des cas, l’infection passe

inaperçue. Ni vue ni connue ! Les rares

fois où elle se montre, elle se manifeste

par une méga-gingivite très douloureuse.

Puis le virus reste bien au chaud dans

l‘organisme dans un état végétatif…pour

reprendre « du poil de la bête » lors des

règles, en cas de stress, de fatigue… Il y

a, en fonction des personnes, différentes

causes pouvant déclencher les récidives.

Parmi elles, citons les traumatismes

buccaux (coupures, aphtes…), mais

aussi et surtout l’exposition au soleil

ou encore la fièvre. D’où l’appellation

bouton de fièvre ! Ainsi la prévention

des poussées passe par l’éviction

ou la meilleure gestion des facteurs

favorisants. Lorsque cela est possible !

Pour les boutons de fièvre dus au soleil,

il n’y a pas de meilleur moyen de les

éviter que d’appliquer un baume lèvre

avec écran solaire SPF 50 pendant toute

la période estivale. Vous avez remarqué

que le bouton apparaissait dès que vous

êtes « sur les nerfs » ? Apprenez alors à

vous relaxer…

Traiter judicieusement

Dans tous les cas, prenez le problème

en main dès que vous sentez les signes

annonciateurs de la poussée, tels les

picotements. Plus tôt vous agissez, et

plus la guérison promet d’être rapide. En

effet, les pommades à base d’antiviraux

(Cuterpes®, produits à l’aciclovir…)

vendues en pharmacie accélèrent la

cicatrisation (mais n’empêchent pas

le bouton de fièvre de sortir). Vous

pouvez aussi utiliser des patchs et

autres pansements liquides (des marques

Compeed® ou Urgo® par exemple) qui

ont le double avantage de faciliter la

guérison et d’éviter la contamination

en protégeant les lésions. Côté hygiène,

une eau micellaire ou un gel lavant

doux suffisent. N’utilisez surtout pas de

produits alcoolisés, ça brûle !

En dernier recours, sachez qu’il existe un

médicament (à base de valaciclovir) sur

prescription à prendre par voie orale. Il

peut bloquer l’évolution des lésions, mais

uniquement s’il est pris le premier jour de

la poussée. N’hésitez pas à en parler avec

votre dermato si besoin.

boutons

fièvre

CONTAGIEUX ?

Absolument ! Le bouton de fièvre

se transmet facilement à une autre

personne par contact direct ou par

la salive. Et ce, dès les signes avant

coureurs jusqu’à la guérison complète.

Moralité : n’embrassez pas pendant

les poussées ! Et ne prêtez pas votre

serviette. Sachez aussi que le virus peut

se transmettre à votre partenaire au

niveau génital. Plus grave, il peut passer

de la bouche aux yeux. Ne portez pas vos

doigts à l’œil ou ne manipulez pas vos

lentilles après avoir touché vos lésions.

Les

de

ATTENTION !

N’appliquez jamais de corticoïdes

sur un bouton de fièvre, cela peut

faire flamber l’infection. De même,

n’en prenez pas par voie orale. Pour

les mêmes raisons et par mesure de

précaution, les anti-inflammatoires

type ibuprofène sont déconseillés

pendant les poussées.

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