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n°49 nov. / déc. 2014
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professionnels de santé (médecins, pharmaciens, masseurs-
kinésithérapeutes, éducateurs médico-sportifs…). Pour
agir sur les comportements individuels, les médecins
dans les pays anglo-saxons se sentent obligés de donner
l’exemple : ils ne fument pas et se font vacciner. En France,
c’est souvent le contraire !
Plus tôt on entraîne
son cerveau, moins
vite il régresse
Le cerveau vieillissant peut constituer un terrain propice
au développement de maladies dégénératives. Mais en
dehors de tout contexte de maladie neurologique avérée,
la déficience cognitive légère affecte 10 % à 25 % des
plus de 70 ans. Retarder les effets du vieillissement
des fonctions intellectuelles et différer l’émergence
des maladies dégénératives cognitives dont la plus
fréquente est la maladie d’Alzheimer sont donc des enjeux
primordiaux de notre société.
Les études chez l’homme et l’animal montrent que l’activité
intellectuelle constitue un facteur de prévention des
fonctions cognitives et de diminution de la vulnérabilité
du cerveau liée à l’avancée en âge. Des scientifiques
canadiens de l’université de Toronto ont montré que
tous les exercices stimulant notre cerveau permettaient
de prévenir le déclin cognitif de façon plus efficace que
n’importe quel médicament ou exercice physique. D’après
les résultats de cette étude, les exercices de mémorisation,
de raisonnement et de rapidité sont les plus efficaces
pour entraîner le cerveau durablement. De futures études
devront toutefois déterminer de façon plus pratique
l’efficacité de différents exercices, comme les mots croisés
ou le sudoku, sur le ralentissement du vieillissement de
notre cerveau.
En tout cas, pour garder un esprit vif et actif, les
exercices intellectuels quotidiens ne manquent pas : les
jeux de société, les mots croisés, la lecture, les activités
sociales,…. Même les activités ayant une composante
physique (peindre, faire de la musique, jardiner, visiter…)
peuvent être bénéfiques à la stimulation intellectuelle
et au maintien des fonctions cognitives (mémoire,
raisonnement, orientation et jugement).
toutes causes confondues (diminuée de 30%), ou de morbi-
mortalité cardiovasculaire (réduite de 20 à 35%). L’activité
physique est fondamentale pour prévenir le développement
du diabète et pour assurer le maintien du poids. Les
bienfaits de l’activité physique régulière en prévention
primaire et secondaire des maladies coronariennes sont
parfaitement prouvés et ses mécanismes sont expliqués.
On sait aussi qu’elle réduit d’environ 20 à 30% le risque de
survenue de certains cancers, tels que le cancer du côlon
et du sein, et diminue également le risque de récidive
(50% à 60% après traitement du cancer du sein). Il existe
une corrélation nette entre la quantité d’activité physique
pratiquée et la réponse en termes de santé. Ainsi, les
patients retirant le bénéfice maximum sont ceux qui
passent de la sédentarité à au moins une activité modérée,
d’où l’importance accordée dans les recommandations à
l’exercice d’intensité modérée. Mais il existe à l’évidence
un continuum entre l’augmentation du niveau d’activité et
le bénéfice supplémentaire pour la santé.
L’entretien de la masse musculaire est un élément majeur,
en particulier chez les sujets âgés (entre 50 et 70 ans, la
fonte musculaire diminue d’environ 30%) pour le maintien
de l’autonomie et la prévention des chutes. Environ
30% des sujets de plus de 65 ans vivant à domicile sont
victimes d’au moins une chute dans l’année. Certaines
pathologies comme les accidents vasculaires cérébraux, la
maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer, majorent
le risque de chute. En favorisant le maintien des capacités
fonctionnelles, de l’indépendance, et en améliorant la
qualité de vie, l’activité physique est un moyen simple et
efficace de réduire le risque de chute.
Un acte de prévention
et de soins
Pour le médecin généraliste, l’activité physique est un
acte de prévention et de soin à prescrire dans toute
ordonnance et à inscrire avec conviction et persuasion
dans tout registre d’éducation du patient. Pas de manière
directive, ni contraignante, mais dans une perspective
d’incitation adaptée à chaque situation. Il ne faut pas,
bien sûr, infliger au senior, malade ou en bonne santé, des
recommandations traumatisantes d’efforts qu’il ne pourrait
consentir ou d’exploits auxquels il ne pourrait prétendre.
Chez le senior devenu sédentaire avec l’âge, l’initiation ou
la reprise de l’activité physique doit être individualisée et
évaluée dans le cadre d’un projet de soin personnalisé,
élaboré avec des professionnels de santé. Dans certaines
régions, comme en Champagne-Ardenne, sont organisés
des réseaux sport-santé qui permettent de structurer la
place de l’activité physique dans les parcours de soins et
de permettre aux patients, âgés ou moins âgés, d’avoir une
activité physique adaptée en fonction de leur pathologie
et de leur lieu d’habitation.
Par ailleurs, la promotion de l’activité physique et de
la prévention doit reposer sur un engagement fort des
30 minutes par jour suffisent !
Selon les recommandations de santé publique, l’important
étant d’atteindre le niveau global d’activité recommandé (150
mn d’activités physiques par semaine, et donc 30 minutes
d’activité modérée par jour semblent la bonne posologie.
Pour un senior, la marche reste l’activité la plus commune
et la plus simple.