EM
n°49 nov. / déc. 2014
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dossier
E
Les infections urinaires sont fréquentes, notamment chez les femmes.
Ce sont les infections bactériennes les plus rencontrées quel que soit l’âge.
Heureusement, elles se soignent facilement la plupart du temps.
Mais ce n’est pas une raison pour les négliger.
urinaires
Entre 20 et 50 ans, les infections urinaires sont 50
fois plus fréquentes chez la femme, mais après 50 ans
l’incidence chez l’homme augmente nettement du fait de
l’augmentation des maladies prostatiques, et le ratio est
donc seulement de 3/1 chez les sujets âgés. Chez l’enfant,
l’infection urinaire est rare et doit faire d’abord évoquer
une malformation de la voie urinaire
La fréquence des infections est inférieure à 5 % dans la
population féminine et inférieure à 0,1% chez les hommes.
La fréquence augmente progressivement avec l’âge. Les
récidives infectieuses sont fréquentes chez la femme. 20%
des femmes ayant une infection urinaire vont avoir un
nouvel épisode et 30% de celles-ci encore un autre épisode.
Ces chiffres n’ont rien de très étonnant : pour des raisons
anatomiques (urètre plus court chez la femme que chez
l’homme), les infections urinaires sont plus répandues
dans la gente féminine. Les bactéries d’origine fécale
remontent plus facilement le long des voies urinaires et se
multiplient dans la vessie. Ainsi, le simple fait de s’essuyer
d’arrière en avant (plutôt que l’inverse) suffit à ramener
des germes présents au niveau de l’anus qui n’ont plus
que deux centimètres d’urètre à parcourir pour coloniser la
vessie et se multiplier.
La modification de l’acidité vaginale par la diminution
normale des hormones (œstrogènes) et des sécrétions
vaginales après la ménopause, ainsi que certaines
habitudes d’hygiène (douches vaginales avec des produits
qui déséquilibrent la flore bactérienne habituelle du
vagin) facilitent la colonisation du vagin et de l’urètre par
des bactéries d’origine digestive. L’infection est surtout
favorisée par les rapports sexuels, car le frottement au
niveau du méat urinaire lors des rapports favorise l’entrée
dans l’urètre et dans la vessie des microbes normalement
présents au niveau du vagin.
Le sexe féminin mais aussi la grossesse (modifications
anatomiques et hormonales), ainsi que toute stagnation
(vidange incomplète…) ou gêne à la vidange de la vessie
(reflux, adénome de la prostate…) favorisent les infections
urinaires. Le diabète et les maladies neurologiques
entraînant une mauvaise vidange vésicale sont également
des facteurs favorisant l’infection urinaire.
Les bactéries responsables sont le plus souvent de la
famille des entérobactéries (bactéries d’origine digestive).
Dans 80% des cas, il s’agit d’Escherichia coli mais d’autres
microbes peuvent être en cause: Proteus (souvent associée
à la présence de calculs dans les reins), Staphylocoque,
Streptocoque, Klebsielle, etc.
D’autres agents microbiens, comme le Chlamydia et le
Mycoplasme, peuvent également causer des infections
chez l’homme et la femme, mais ces infections sont
habituellement limitées à l’urètre et aux organes génitaux.
Contrairement aux autres infections urinaires, l’infection
par Chlamydia ou Mycoplasme peut être vénérienne, c’est-
à-dire transmise d’un partenaire à un autre.
Deux groupes
d’infections
Les infections urinaires sont classées schématiquement
en deux grands groupes.
Par le Docteur Rémy Clément
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