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EM

n°58 mai / juin 2017

(7)

es produits dérivés de l’apiculture sont relativement

restreints et permettent une utilisation dite « naturelle »

pour traiter les déséquilibres mineurs de l’organisme.

Ils sont pour l’essentiel : le miel, le pollen, la propolis, la

gelée royale, la cire, le venin.

Petite histoire

Depuis l’antiquité et par presque toutes les civilisations,

le miel a été utilisé dans un cadre alimentaire, les romains

consommaient du vin miellé mais l’utilisaient également

pour ses propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires.

Le miel est longtemps resté la seule source destinée à

sucrer les aliments. Les égyptiens utilisaient la propolis, la

cire et le miel dans le lent processus de momification du

corps. Les chinois ont très tôt utilisé le venin des abeilles

et Hippocrate l’utilisait dans les douleurs articulaires.

Pythagore lui aussi a vanté les bienfaits du miel comme

source d’équilibre du corps et de l’esprit. Chez les Hébreux,

le miel était connu depuis fort longtemps et la plus vieille

ruche a été découverte en Israël en 2007. Elle a été datée

de plus de 3 000 ans. Le miel est d’ailleurs très présent

dans la Bible qui décrit la terre promise comme

«un

pays ruisselant de lait et de miel »

. Côté chrétien, Saint

Ambroise est le patron des abeilles et des apiculteurs. Dans

beaucoup d’autres civilisations, dans le monde musulman,

en Inde, chez les Mayas...le miel a toujours été au centre

de l’activité humaine.

Cependant, les plus anciens témoignages d’une activité

relative à l’apiculture se trouve dans la civilisation

égyptienne, décrits dans des textes hiéroglyphiques datant

de - 4500 à - 5000 ans avant JC. Des tablettes découvertes

en Irak, datées de - 2000 ans avant JC, décrivent la

fabrication de pansements à base de miel, ce qui montre

qu’en Mésopotamie les propriétés antiseptiques du miel

étaient déjà connues.

La cire possède de nombreuses utilisations, la plus

prédominante, de nos jours, sert à la fabrication de

bougies, surtout pour les personnes les plus romantiques...

De tous temps, la consommation de miel renvoie à une

certaine unité avec mère nature et évoque les lointaines

activités des « cueilleurs / chasseurs », en harmonie, avec

des bienfaits pour la santé, le miel symbolisant une source

de vie au carrefour du végétal et de l’animal.

Au passage, il peut être utile de rappeler que les abeilles

entretiennent le cycle naturel de la fécondation des

végétaux et, à ce titre, elles sont un chaînon essentiel

de la chaine biologique et alimentaire. Leur survie est

remise en cause par l’utilisation abusive d’insecticides

(néonicotinoïdes)...

Les différents miels

Selon l’environnement végétal, le miel aura des qualités

différentes et donc des propriétés variables. Si l’abeille

a butiné le nectar des fleurs (bruyère, lavande, colza,

tournesol, pissenlit, romarin, thym, trèfle, sarrasin...) ou

le miellat des arbres forestiers (arbousier, tilleul, acacia,

chêne, châtaigner, oranger, eucalyptus, sapin...) et selon

les espèces butinées, les caractères organoleptiques et les

propriétés du miel seront très différentes.

Certains miels sont blonds, au parfum léger ou aromatique.

D’autres, sont très foncés et possèdent un goût corsé . Ces

derniers sont les plus riches en polyphénols (action anti-

inflammatoire naturelle).

Le miel crémeux n’est pas naturel. Il est obtenu par

chauffage à 40° environ pour cristalliser le sucre qui y

est contenu. Ce phénomène peut aussi se produire si le

miel est conservé longtemps. Dans ce cas, il perdra alors

ses propriétés thérapeutiques mais conservera ses qualités

alimentaires. Il faut savoir que s’il est riche en fructose

(miel d’acacia) il ne cristallisera pas.

L’usine de fabrication

du miel

La ruche est à la fois le «siège social» et «l’usine de

production». Une abeille possède un comportement

social au sein de la ruche qui dépend de la maturité et de

l’évolution de ses systèmes glandulaires. Chaque abeille sera

tour à tour: nettoyeuse, nourricière, maçonne, ventileuse,

gardienne et, enfin, butineuse dans les derniers jours de

sa vie. L’abeille butineuse va gérer son comportement

en fonction d’une notion de rentabilité ou du rapport

effort/production, selon la distance, la teneur en sucre et

l’abondance de la source. Ces informations seront ensuite

transmises de retour à la ruche aux autres butineuses.

Les abeilles butineuses vont donc partir à la recherche du

nectar produit par les végétaux qu’elle conservent dans leur

jabot. Là, sous l’influence d’enzymes, le nectar est transformé

en glucose et en fructose. Les produits de cette transformation

sont stockés dans des alvéoles ou les abeilles ventileuses vont

éliminé l’excès d’humidité pour atteindre un taux relativement

stable entre 18 et 20%. L’alvéole est alors obturée par

une mince pellicule de cire. La composition du miel est

relativement homogène. Il contient: de l’eau (18 à 20%),

du glucose et du fructose (78 à 80%), des acides organiques

(dont l’acide gluconique), des protéines, des acides aminés,

des oligominéraux, des enzymes, des vitamines (plutôt du

groupe B), des caroténoïdes, des polyphénols, des substances

aromatiques fonction de l’espèce végétale dominante qui a été

butinée (alcool, aldéhydes, acétones, esters) et divers autres

composés (dont le peroxyde d’hydrogène H

2

O

2

, vulgairement

appelé eau oxygénée). Mais on peut, hélas, y trouver aussi des

traces de pesticides, des antibiotiques, des métaux lourds...

Il y a toutefois deux critères à retenir sur la qualité du

miel : plus un miel est liquide (acacia) et plus il est riche

en fructose, et inversement. Plus un miel est foncé, et

plus il est riche en minéraux et en polyphénols, avec des

caractères organoleptiques plus marqués...

Il est important aussi de retenir que, contrairement au

vin, le miel ne se bonifie pas avec l’âge. De part la nature

chimique de ses constituants, il a tendance à se dégrader,

du moins vis-à-vis des propriétés thérapeutiques.