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EM

n°58 mai / juin 2017

(12)

dossier

L

Le plus souvent anodine, la toxoplasmose peut être une maladie

redoutable chez la femme enceinte non immunisée pour le

fœtus et chez les patients immunodéprimés. Bien la connaître

est indispensable pour bien s’en protéger.

a toxoplasmose est une maladie parasitaire due à un

protozoaire : Toxoplasma gondii.

Non contagieuse, elle est contractée le plus souvent

par l’ingestion d’aliments souillés. Avant de contaminer

l’homme, ce parasite atteint les animaux. Il est ubiquitaire

chez les oiseaux et les mammifères (porc, bovin, mouton,

chèvre…) où il est présent sous forme de kystes tissulaires.

Chez ces hôtes, il persiste à l’état latent pendant des

années, particulièrement dans le cerveau et les muscles.

L’homme va contracter l’infection en mangeant de la

viande crue ou peu cuite contenant des kystes.

Ce parasite peut aussi se retrouver chez le chat qui est

l’hôte définitif et qui se contamine en mangeant des hôtes

intermédiaires du parasite (souris, oiseaux…). Après

reproduction sexuée du parasite dans le tube digestif, les

œufs sont éliminés dans ses déjections. Les excréments

souillés contaminent les autres animaux (en milieu rural,

les animaux de rente, les terres et eaux de rivière), les

fruits et les légumes.

L’homme se contamine par l’intermédiaire des mains

souillées ou par ingestion d’aliments contaminés. Le

parasite prend alors sa forme de multiplication active dans

le tube digestif et gagne tout l’organisme. Chez la femme

enceinte contaminée pendant sa grossesse, il peut passer

la barrière placentaire et contaminer le fœtus. Le risque

de transmission à un fœtus est extrêmement rare chez les

mères immunocompétentes qui ont eu une toxoplasmose

antérieure. L’organisme se défend, les parasites s’enkystent

et vont se loger dans les tissus (cerveau, muscles, yeux)

où ils peuvent rester latents toute la vie et protègent

d’une nouvelle contamination (réponses immunitaires

protectrices). Les kystes peuvent, par contre, se réactiver,

en particulier chez les patients immunodéprimés.

L’infection peut aussi être contractée par transfusion

sanguine ou transplantation d’organes.

L’exposition humaine à la toxoplasmose est fréquente

partout où l’on trouve des chats. En France, sa

séroprévalence est d’environ 45%. Le risque de développer

la maladie est très faible, sauf en ce qui concerne le fœtus

infecté in utero et le patient immunodéprimé.

Lorsqu’une femme contracte une toxoplasmose en cours

de grossesse, le parasite est présent dans tout l’organisme

au début de l’infection et il est capable de traverser le

placenta. Le risque de transmission fœtale augmente avec

le terme de la grossesse au moment de la contamination

maternelle, atteignant 70% au troisième trimestre.

Trois formes

cliniques

La toxoplasmose apparaît sous trois formes cliniques :

la toxoplasmose acquise évoluant spontanément vers la

guérison, la toxoplasmose congénitale (infection du fœtus)

avec des foetopathies parfois graves et la toxoplasmose de

l’immunodéprimé.

L’infection aiguë est habituellement asymptomatique,

mais 10 à 20% des patients peuvent présenter des

adénopathies bilatérales, indolores cervicales ou

axillaires, une fièvre modérée, une éruption cutanée,

Par le Docteur Rémy Clément

© Hetizia

toxoplasmose

La