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La presbyacousie

La presbyacousie est une altération de l’audition liée à l’âge qui

survient, en général, à partir de 60-65 ans. Variable en intensité

et en précocité, cette baisse physiologique de l’audition est

liée à une dégradation du système cellulaire de l’oreille et/ou

une dégradation des fibres du nerf auditif. Elle est bilatérale

et symétrique. D’installation lente, elle peut entraîner un

retentissement plus ou moins important selon les individus :

gêne, isolement social, repli sur soi, syndrome dépressif…

Les principaux facteurs influençant le début de la maladie et son

évolutivité sont génétiques et environnementaux (notamment

traumatismes sonores aigus répétés). Certaines complications

vasculaires sont des facteurs d’aggravation possibles : diabète,

hyperlipidémie et HTA.

Les premiers symptômes doivent inciter à consulter un ORL

pour faire un bilan audiométrique : augmentation du niveau

sonore du téléviseur, gêne pour suivre les conversations (besoin

de faire répéter), notamment lorsque l’ambiance est bruyante,

baisse de l’audition principalement sur les fréquences aiguës et

s’intensifiant avec le temps, intolérance à certains sons forts (à

un stade avancé).

L’appareillage est le principal moyen de pallier ce déficit auditif.

Il existe deux grands types d’aides auditives, à des prix très

différents : les prothèses auditives pour corriger les déficiences

moyennes (de 40 à 70 dB), sévères (de 70 à 90 dB) et profondes

(90 dB et plus) et les assistants d’écoute, préréglés, sans besoin

d’adaptation, pour les pertes auditives légères, amplifiant

des sons jusqu’à 20 dB. Pour en savoir plus : cf. article sur

l’appareillage auditif dans ce même numéro.

Les acouphènes

Bourdonnements, sifflements dans la tête et dans l’oreille de

façon ponctuelle ou permanente, les acouphènes empoisonnent

la vie d’environ 2,5 millions de français. L’origine de ces

troubles est multiple : traumatique, choc émotionnel, stress,

prise de médicaments ototoxiques, problèmes dentaires ou

ostéo-articulaires...

Concernant la prise en charge de ces bruits « parasites », les

« acouphéniques » sont les laissés-pour-compte de la médecine

allopathique (vasodilatateurs, oxygénateurs périphériques,

anxiolytiques, antidépresseurs…) qui est assez dépourvue.

Un certain nombre d’autres stratégies, non médicamenteuses,

donnent de bons résultats quant à l’amélioration de la vie des

sujets : l’ostéopathie, l’acupuncture, la sophrologie, l’hypnose,

la thérapie sonique (à l’aide d’appareils auditifs masquant

l’acouphène en produisant un bruit le plus proche possible de la

fréquence de celui-ci), ou encore l’électrostimulation.

La surdité brusque

La surdité brusque se manifeste par une réduction complète ou

partielle de l’audition qui touche le plus souvent une oreille.

Elle peut apparaître dans un contexte de stress ou de fatigue.

Au niveau des signaux d’alerte, la personne ressent une pression

permanente dans l’oreille qui laisse percevoir des sons comme à

travers du coton. Des vertiges peuvent être également présents.

Toute surdité brusque constitue une urgence médicale qui impose

d’agir vite (au plus tard dans les 5 jours après le début des

symptômes) pour optimiser les chances de récupération totale

de ses capacités auditives. Elles sont meilleures avant 40 ans.

Les causes de surdité brutale sont méconnues. Les virus ou un

problème vasculaire seraient le plus souvent à l’origine de cette

pathologie auditive. Dans 10 à 20% des cas, la surdité brusque

provient d’un neurinome de l’acoustique (tumeur bénigne au

niveau du nerf auditif). Celui-ci doit donc être systématiquement

recherché après une surdité brusque. Le diagnostic fait appel à

l’IRM des oreilles jugée plus fiable que le scanner.

Les troubles de l’audition peuvent prendre des

formes diverses et provoquer des pertes plus ou

moins sévères, temporaires ou définitives, du capital

auditif. Focus sur trois d’entre elles.

Les oreilles, c’est sacré !

auditifs

Par le Docteur Rémy Clément

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s a n t é

N°59 - Août / Sept. 2017