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L

’ Organisation Mondiale de la Santé répertorie en fonction

de leur âge les personnes âgées sous trois catégories :

Les personnes âgées : 60 et 74 ans

Les vieillards : 75 et 90 ans

Les grands vieillards : plus de 90 ans

Des modifications physiques,

cérébrales et sociales

Les représentations habituelles des signes de la vieillesse dans

nos sociétés contemporaines se traduit par l’apparition de signes

phénotypiques (cheveux blancs, rides, dos voûté), lesquels

varient d’un individu à l’autre. Ces signes restent conditionnés

par un certain nombre de facteurs : prédispositions génétiques

(hérédité), contexte environnemental dans lequel la personne vit

et hygiène de vie.

Toujours selon l’estimation de l’OMS, en 2050, l’espérance de vie

pour les hommes atteindra 86 ans et pour les femmes 91 ans,

alors qu’en 2015 elle était de 79 ans pour les hommes et 85 pour

les femmes.

Certes dans toutes les sociétés on a des représentations de la

vieillesse mais il reste que cela est avant tout un phénomène

naturel du temps qui a des conséquences bien distinctes.

Le vieillissement se manifeste par différentes altérations

cellulaires subies par l’organisme tout au long de son existence.

Notamment au travers du déclin progressif des capacités

physiques et cérébrales.

Le vieillissement se traduit aussi par des conséquences sociales

dont la plus importante reste le départ à la retraite. L’arrêt

définitif de l’activité professionnelle implique, en effet, un

changement de statut social et va amener une évolution dans les

relations familiales ou amicales. Cette période est souvent vécue

comme une période de transition voire de détresse.

Avec le départ des enfants, devenus indépendants, la personne

âgée doit revoir ses droits et ses devoirs de parent et, par la suite,

le statut de grand-parents est heureusement vécu positivement.

Les conséquences de la vieillesse sur le social peuvent aussi

signifier la mise en institution. Si la personne âgée n’a plus la

capacité physique ou mentale d’être autonome, elle quitte en

général le domicile pour vivre en institution. Ce changement de

vie entraine aussi une perte importante de repères créant une

rupture avec l’environnement familial, amical et relationnel. C’est

aussi à cette occasion qu’elle perd son autonomie financière,

ultime responsabilité sociale, jusque-là préservée.

In fine, les conséquences physiologiques et sociales finissent

donc par impacter sur la psychologie de la personne. La période

de la vieillesse est donc synonyme de plusieurs « deuils » et de

pertes liées à la sénescence : deuil de ne plus voir ses collègues,

deuil social, deuil financier, deuil physique, deuil affectif.

Toutes ces pertes vont engendrer une dévalorisation de l’image

de soi, un sentiment de tristesse et de nostalgie. Cet état

psychologique peut progressivement enfermer la personne dans

un cercle vicieux qui peut, sur le long terme, conduire à la

dépression.

La Dépression gériatrique

Elle est la résultante d’un ensemble de facteurs liés à des

problématiques organiques, psychologiques et sociales. Elle

est considérée comme une pathologie à part entière et n’est en

aucun cas la conséquence d’un vieillissement normal.

Elle est avant tout l’expression et l’aboutissement d’un

parcours de vie. Au bout de sa trajectoire, la personne âgée

doit « réapprendre à vivre » dans une existence où les relations

humaines se raréfient, le vécu est souvent ressenti avec un

sentiment d’inutilité, d’abandon qui confine à l’isolement, statut

qu’elle a du mal à accepter car nos sociétés projettent une image

parfois très réductrice du 3

ème

âge.

La fin de l’activité professionnelle signifie la fin de la vie sociale

et, surtout, la fin d’un niveau de vie qui peut parfois renvoyer

à la pauvreté et aux frustrations. Chez la personne âgée de plus

de 65 ans la prévalence de la dépression est d’environ 15%.

Aujourd’hui, on peut estimer que 60 à 70 % des états dépressifs

des personnes âgées sont négligés, méconnus ou mal traités.

Par Fériel Berraies Guigny

Sophrologue certifiée RNCP

Comment

la

Sophrologie

accompagne

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s a n t é

N°59 - Août / Sept. 2017