EM
n°41 Novembre / Décembre 2012
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vétérinaire
Par le Docteur Pierre Botrel
Le lapin constitue un excellent animal de compagnie à condition d’avoir du temps à lui
consacrer. Ce n’est pas parce qu’il vit souvent dans sa cage qu’il n’a pas besoin d’attention.
Voici quelques conseils pour lui permettre de passer une vie paisible, en bonne santé.
Lapins
aux
petits soins
Un faux rongeur !
Le lapin est un lagomorphe. Contrairement au hamster
ou à la souris qui n’en ont qu’une, il possède deux paires
d’incisives supérieures. En effet, les deux incisives princi-
pales sont doublées en arrière par deux autres plus petites.
Les incisives inférieures sont un peu plus larges et lon-
gues et portent sur les incisives supérieures postérieures,
ce qui évite leur allongement excessif. En cas de mauvais
affrontement, ces dents vont pousser de façon excessive
et il va falloir les couper ou les limer pour les remettre en
correspondance.
Le lapin doit pouvoir sortir quotidiennement de sa cage
et faire de l’exercice. Mais attention, toute sortie de cage
doit être réalisée sous surveillance car le lapin a tendance
à «ronger» tout ce qu’il trouve.
Un conseil : pour le sortir de sa cage, la bonne technique
consiste à l’attraper doucement par le corps, jamais par
les pattes, et encore moins par les oreilles. De plus, il est
inutile de forcer un lapin à sortir de sa cage, il doit le faire
de lui-même.
Un animal sociable
Facile à apprivoiser mais fragile (en particulier les lapins
nains qui sont très prisés en raison de leur format), il
n’est pas un jouet. Il faut donc éviter les manipulations
excessives ou brutales, ce qui est souvent le cas avec les
enfants. Les fractures sont malheureusement courantes, en
particulier en cas de chutes.
Sa cage doit être suffisamment spacieuse pour qu’il puisse
non seulement se déplacer et se dresser sur ses pattes arrière,
mais aussi pour pouvoir y installer des objets : maison, éta-
gères. Et si elle dispose de plusieurs ouvertures, c’est encore
mieux car son nettoyage n’en sera que plus facile.
Repos, alimentation et soins
Le sommeil c’est sacré ! La cage doit être placée dans un
environnement clair la journée, sombre la nuit, et dans
tous les cas, toujours à l’abri des courants d’air (jamais der-
rière une fenêtre) et de la chaleur (pas au-delà de 25°C).
Il faut être tout aussi vigilant sur son alimentation. Lorsque
sa ration est équilibrée, elle ne doit pas être modifiée. Le
lapin doit toujours avoir de l’eau propre dans sa cage, dans
un biberon ou une gamelle. Le foin est le composant majo-
ritaire de sa ration quotidienne. Le foin non consommé doit
être retiré et remplacé par du foin frais que l’on aura pris soin
d’acheter dans un magasin spécialisé (et non ramassé dans
la nature). Les carottes, la pomme, le pain sec, le fromage
sont de bons compléments mais toujours à de faibles doses.
Un brossage quotidien s’impose chez les variétés de lapins
à poils longs. En principe, les rongeurs font leur toilette
tous seuls, et le bain est généralement déconseillé, sauf
si le pelage est souillé (suite à une diarrhée). On peut s’y
risquer sur les lapins les plus gros. Il faudra aussi penser à
la coupe des griffes une à deux fois par mois.
Gare aux troubles digestifs
Après une prise de repas, le lapin émet de petites pilules,
bien plus petites que les crottes normales : ce sont les
caecotrophes que le lapin recueille à l’anus et absorbe au
fur et à mesure de leur émission. Le lapin y trouve des ali-
ments mal digérés et une abondance de corps microbiens,
source de protéines et de vitamines. Leur émission peut
être perturbée en raison de problèmes digestifs liés à l’émo-
tivité, des régimes trop pauvres en fibres et des troubles
de la flore bactérienne intestinale (prise d’antibiotiques).
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