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n°41 Novembre / Décembre 2012
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I
l aura fallu de nombreux mois de préparation dans le
plus grand secret et une parfaite coordination pour
effectuer ce coup de filet.
L’opération «vice grips 2» s’est déroulée pendant la
semaine du 11 au 20 juillet 2012. Coordonnée par l’Or-
ganisation Mondiale des Douanes (OMD) en partena-
riat avec l’Institut de Recherche Anti-Contrefaçon des
Médicaments (IRACM) et la Fondation Chirac, elle a
nécessité la participation de 16 administrations doua-
nières du continent africain (Angola, Bénin, Cameroun,
République démocratique du Congo, République du
Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Kénya,
Libéria, Mozambique, Nigéria, Sénégal, Togo et
Tanzanie).
Seize ports ont fait l’objet de saisies. Sur les 110 conte-
neurs maritimes inspectés, 80 contenaient des produits
contrefaits ou illicites. Les cargaisons venaient essen-
tiellement d’Asie de l’Est et du Sud, ainsi que du Moyen
Orient.
Une opération en plusieurs phases.
PHASE 1
: partage des informations sur le plan inter-
national avec mise en commun des données sur le sys-
tème IPM qui concentre une base de données fondée
sur une coopération public/privé et qui permettra de
connecter 50.000 douaniers dans 121 pays en 2017.
PHASE 2
: formation des services douaniers des 16 pays
aux méthodes de détection des médicaments frauduleux.
PHASE 3
: saisie dans 16 ports africains de 110 conte-
neurs, soit 104.408.652 produits illicites.
Difficultés rencontrées par les douanes
Elles sont liées aux multiples astuces utilisées par
les criminels :
• fabrication sauvage dans une cave, un sous-sol,
dans une zone désertique...
• lieux de stockage variables et changeants
• voies de transports variables
• commerce Internet incontrôlable
• exploitation des lacunes juridiques de nom-
breux pays
• manque de formation des services douaniers
Les conteneurs saisis avaient principalement effectués
les trajets suivants : Chine/Dakar (Sénégal), Chine/
Pointe-Noire (Congo), Chine/Douala (Cameroun), Chine/
Lomé (Togo), Chine/Ouagadougou (Burkina Faso).
Les points forts des organisations criminelles qui les
rendent difficiles à identifier et à apréhender peuvent
se résumer en quatre points : organisations structu-
rées et internationales, industrialisation de la produc-
tion, transferts de charges pour un même médicaments
(plusieurs origines des constituants, plusieurs routes et
plusieurs pays), blanchiment d’argent qui rend le trafic
très lucratif.
Bien que certains pays interdisent les faux médicaments
en vertu du droit national, il n’existe pas de traité mon-
dial ce qui signifie que les criminels peuvent continuer
leur commerce en utilisant des paradis où les lois sont
laxistes ou inexistantes.
actualité
En juillet 2012, une coordination internationale a permis de réaliser une
saisie de 100 millions de médicaments contrefaits sur le continent africain
et de donner un coup de poing à cette activité criminelle fort lucrative...
record
!
Faux médicaments
Par le Docteur Tom Jiel
une
saisie
1...,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14 16,17,18,19,20,21,22,23,24