EM
n°41 Novembre / Décembre 2012
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dossier
L
Cette pathologie est aussi imprévisible que mal connue
et la médecine reste impuissante à la guérir définitivement.
En l’absence de « remède miracle » et de schéma thérapeutique unique,
le migraineux peut espérer une nette amélioration de sa qualité de vie.
migraines
les
vaincre
La fréquence globale de la migraine en France est d’en-
viron 12%. Elle touche à peu près 20% des femmes,
10% des hommes et se voit à tous les âges, mais sa pré-
valence est maximum entre 30 et 40 ans (de nombreux
migraineux s’améliorent après 45 ans).
La compréhension de cette maladie s’améliore, sa phy-
siopathologie commence à s’éclairer mais tous les élé-
ments du puzzle sont loin d’être mis en place.
Le déroulement de la crise passe par une série de phases
mettant en jeu successivement des facteurs psycholo-
giques, nerveux, biologiques et circulatoires.
Selon la théorie vasculaire, une vasoconstriction a lieu
au moment de l’aura (stade précédant la migraine avec
signes annonciateurs), suivie d’une vasodilatation au
moment de la crise douloureuse. Au début de la crise, il
y a une libération de sérotonine à partir des plaquettes
qui a une action vasoconstrictrice transitoire puis elle
est éliminée. C’est la vasodilatation, par manque de
tonus vasoconstricteur, qui est à l’origine des phé-
nomènes douloureux. C’est à ce moment que certains
médicaments vasoconstricteurs des artères céphaliques
peuvent agir efficacement sur la crise.
Deux grands types
de migraines
Reconnaître une migraine n’offre pas de difficultés dans
les formes typiques. Il existe deux grandes formes de
migraines : la migraine sans aura, appelée autrefois
migraine commune, la plus fréquente, et d’autre part,
la migraine avec aura, moins fréquente. Mais un patient
peut présenter tantôt des crises avec auras, tantôt des
crises sans aura. La migraine se caractérise par son évo-
lution en crises, laissant le patient totalement asymp-
tomatique dans les intervalles.
La migraine sans aura
Elle peut toutefois être annoncée dans les heures, voire
les jours précédents, par des modifications de l’appé-
tit, du sommeil, par une sensation de fatigue ou au
contraire d’euphorie. La douleur s’installe progressive-
ment, soit au-dessus de l’œil, soit en barre au niveau
du front, soit dans la partie postérieure du crâne. Elle
prédomine souvent sur la moitié du crâne. La douleur
est typiquement pulsatile, augmente à l’activité phy-
sique, à la montée des escaliers. Fréquemment, nau-
sées et vomissements l’accompagnent. Très souvent, le
moindre bruit ou lumière est insupportable et le patient
se couche, dans l’obscurité. La céphalée peut apparaître
au petit matin ou même réveiller le sujet. Cette crise
va durer de 4 à 72 heures. Ces crises de migraine sur-
viennent à intervalles variables. De quelques crises
Par le Docteur Rémy Clément
Quelques conseils en cas de crise
• Compression de la tempe du côté douloureux.
• Application de compresses froides.
• Glace ou macaron de menthol sur le front.
• Ingestion de sucre ou de café.
• Repos dans une atmosphère calme : s’isoler
dans la pénombre, dans une pièce sans bruit.
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