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n°41 Novembre / Décembre 2012
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Chez l’enfant, la crise peut être annoncée par une cer-
taine torpeur avec irritabilité et manque d’entrain. Le
mal de tête est rarement le symptôme dominant alors
que les troubles digestifs sont habituellement au pre-
mier plan du tableau clinique : nausées, vomissement
répétés et surtout douleurs abdominales paroxystiques.
Les crises sont sensiblement plus courtes que chez
l’adulte (3 à 8 heures) et se terminent dans le sommeil.
Les complications
possibles
• L’état de mal migraineux
C’est un accès de migraine particulièrement long,
comprenant plusieurs accès de migraines successifs.
Souvent, il faut hospitaliser ces patients pour s’assurer
qu’il n’y a pas une autre céphalée ajoutée et aussi pour
procéder à l’arrêt de tout abus thérapeutique, très fré-
quemment à l’origine de ces états de mal.
• La migraine compliquée d’infarctus
Il s’agit d’un évènement très rare compliquant des
migraines avec aura. On peut imaginer que le spasme
des artères a été d’importance inhabituelle, qu’une
zone du cerveau a été privée de sang de manière suffi-
samment prolongée pour provoquer un infarctus.
Traitement de la
migraine
Le traitement de la crise
a pour but de diminuer ou
de supprimer les symptômes. La prise d’antalgiques ou
d’antimigraineux ne doit se faire qu’au moment des
crises. Le migraineux dispose de diverses médications
et souvent, selon le début, l’intensité, les signes d’ac-
compagnement, il sait de lui-même par expérience, quel
sera le type de médicament le plus approprié. Dans tous
les cas, le traitement de la crise doit être mis en œuvre
le plus rapidement possible, les crises déjà évoluées
étant souvent rebelles à toute thérapeutique.
Le traitement de fond
a pour but de diminuer la fré-
quence des crises. Il ne saurait être systématique et
doit donc être réservé aux cas de crises fréquentes. A
titre indicatif, on peut retenir quatre crises ou plus par
mois, ou au moins deux grandes crises prolongées et
handicapantes par mois.
Il existe une dizaine de traitements de fond dont l’ef-
ficacité est démontrée. Il n’est pas possible de pré-
voir l’efficacité d’un médicament et le choix initial est
orienté par le type des migraines et les effets secon-
daires possibles de ces traitements.
Certains malades peuvent préférer essayer des méthodes
non médicamenteuses, telles l’acupuncture, la relaxa-
tion, les techniques psychothérapiques, la sophrologie,
les cures thermales, le biofeedback... Ce choix doit être
respecté.
dans une vie à 10 ou 12 par mois, le retentissement sur
la vie quotidienne peut être bien différent. Les facteurs
déclenchant sont très variables : les règles, les repas
riches en graisses ou bien arrosés. Parfois la migraine
est provoquée par certains aliments, comme le chocolat
ou certains fromages. Plus de la moitié des migraineux
se plaignent de troubles digestifs lors de leur crise.
Cependant, il faut être prudent avant d’affirmer le rôle
déclenchant d’un aliment. Une relation causale ne peut
être invoquée que si régulièrement une crise migrai-
neuse survient après la prise de l’aliment incriminé.
L’alcool est sûrement la substance la plus migraineuse,
en particulier s’il s’agit d’alcool fort (25% des cas).
Le stress reste un facteur déclenchant très fréquem-
ment retrouvé.
La migraine avec aura
Cette aura précède la crise de céphalée. Elle consiste
en des signes neurologiques témoignant d’un mauvais
fonctionnement temporaire de certaines zones du cer-
veau. Ce phénomène peut durer de 5 à 20 minutes, mais
souvent moins d’une heure. Suivant les aires du cerveau
concernées, les signes de l’aura sont différents.
•les auras ophtalmiques sont les plus fréquentes :
elles se présentent comme une image de « fortifica-
tions » lumineuses, soit en forme d’étoile s’étendant
graduellement, soit à droite, soit à gauche, et laissant
en s’effaçant une zone de vision trouble.
•les auras sensitives :
il s’agit de fourmillements
s’étendant progressivement sur une partie plus ou
moins grande d’un hémicorps ou d’une hémiface, par
exemple, touchant la main et la lèvre du même côté.
•les auras à type de troubles du langage :
souvent
difficiles à caractériser (manque du mot, jargon).
•la migraine avec aura prolongée :
l’aura dure plus
d’une heure et moins d’une semaine
•la migraine hémiplégique familiale :
le signe annon-
ciateur est une paralysie de la moitié du corps. Ce
type de migraine survient dans un contexte familial.
•la migraine basilaire :
ce nom vient du territoire
vasculaire concerné, le tronc basilaire qui sert à la
vascularisation du tronc cérébral et de la partie pos-
térieure du cerveau. Les signes de l’aura sont variés :
symptômes visuels des deux yeux, vertiges, vision
double, trouble de la conscience, ou troubles moteurs
des quatre membres.
•aura migraineuse sans céphalée :
quelquefois, l’aura
n’est pas suivie de migraine.
Migraine, un problème féminin
46% des femmes admettent le rôle déclenchant
des règles, et on constate la même incidence lors
de l’hémorragie de déprivation hormonale chez
les femmes sous contraceptif oral quand elles
arrêtent leur pilule. Parfois, la crise migraineuse
va survenir très systématiquement la veille ou le
premier jour des règles. Trois femmes sur quatre
voient disparaître leurs crises pendant leur gros-
sesse, en particulier lors des six derniers mois.
L’influence de la ménopause est variable.
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