EM
n°41 Novembre / Décembre 2012
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actualité
U
Quelques semaines après la rentrée des classes, et alors que le
gouvernement envisage des modifications de la répartition des vacances
et du rythme scolaire, quels sont les principes biologiques à intégrer ?
rythmes
Les
scolaires
n sondage exclusif OpinionWay/APEL/La Croix réalisé
avant les grandes vacances 2012 détermine que 85%
des parents considèrent que leurs enfants sont heu-
reux d’aller à l’école. Cependant, les élèves eux-mêmes
ne sont que 21% à être tout à faits heureux, et 64%
plutôt heureux. Ces derniers pourcentages diminuent
lorsque l’on s’approche de la fin du secondaire. Le plai-
sir d’apprendre ne vient qu’en 2
ème
position derrrière
celui de retrouver ses copains. Ce qui rend malheureux
les collégiens, c’est en premier lieu la peur de l’échec
(40%), mais également les mauvaises relations avec les
enseignants (40%) et pour les élèves de zones d’édu-
cation prioritaire (ZEP) les relations conflictuelles avec
d’autres élèves (42%).
Ces paramètres sociaux sont à mettre en parallèle avec
les rythmes biologiques d’un enfant ou d’un adolescent,
peu souvent en adéquation avec les rythmes scolaires
imposés par les contraintes d’un programme scolaire.
Le corps humains est géré par des rythmes biologiques
naturels responsables de nombreux cycles biologiques,
comme la sécrétion du cortisol, de la mélatonine,
l’alternance veille-sommeil etc... l’ensemble de ces
rythmes sont modulés à deux niveaux (voir encadré).
Une horloge centrale règle la globalité des rythmes cir-
cadiens d’environ 24 heures. Or très souvent le rythme
scolaire ne respecte pas la rythmicité journalière bio-
logique, ce qui peut entraîner des pertubations de la
vigilance ou des troubles comportementaux.
Les scientifiques et les chronobiologistes s’alarment des
excès et aimeraient réduire la journée de travail scolaire
à 4 ou 5 heures. En effet, les capacités d’apprentissage
d’un enfant sont maximales vers 10-11 heures, puis dimi-
nuent entre 12 et 15 heures, et remontent entre 15-16
heures. Il faudrait donc aborder les matières les plus dif-
ficiles à ces moments là. L’idéal serait de faire travailler
les enfants sur 9 demi-journées avec 90 minutes de pose
déjeuner impératives, et donc d’allonger la semaine de
travail en prenant sur le mercredi ou le samedi matin.
Une commission d’observation qui rendra ses résultats
fin 2012, devrait aboutir sur la mise en place d’une
réforme dès la rentrée 2013.
En attendant il incombe aux parents de veiller à ce
que les enfants, même en vacances, gardent un rythme
veille-sommeil compatible avec le rythme scolaire.
Par le Docteur Tom Jiel
Comment se régulent
les rythmes biologiques
Tout d’abord les synchroniseurs externes donnent des infor-
mations intégrées par l’organisme (cycle lumière-obscurité,
cycle repas-jeûne...). Dans l’organisme existe deux compo-
santes de l’horologe biologique interne : l’horloge centrale
et les horloges périphériques. L’horloge centrale est locali-
sée dans une petite structure : les noyaux suprachiasma-
tiques situés à proximité de l’endroit où les nerfs optiques
se croisent avant d’aller au cerveau, à la base de l’hypotha-
lamus. Ils intègrent les informations reçues des synchroni-
seur externes, transmettent les informations aux horloges
périphériques ancrées dans le génome de chaque cellule et
mettent en phase les rythmes biologiques de l’organisme.
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