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n°41 Novembre / Décembre 2012
(9)
Par Anne-Sophie Delepoulle,
Docteur en Pharmacie
phytothérapie
romarin
Le
tonique & stimulant
Les journées raccourcissent, votre tonus et votre moral diminue aussi…
La solution se trouve peut-être, pour vous, dans la nature avec le romarin.
3 huiles essentielles
aux propriétés différentes
Il existe 3 types d’huile essentielle de romarin qui varient selon le
lieu de culture et le moment de la récolte. Elles ont des proprié-
tés et des indications différentes selon leur principal constituant
chimique.
L’HE de romarin à cinéol (eucalyptol) est un excellent antispe-
tique des voies respiratoires. Appliquée en friction sur le cuir
chevelu, c’est aussi un anti-chute et un fortifiant du cheveu.
L’HE de romarin à camphre est surtout recommandée pour les
sportifs en massage pour la préparation musculaire à l’effort.
L’HE de romarin à verbénone est particulièrement efficace pour
les problèmes digestifs et hépatiques à faible dose. Elle entre dans
la composition de nombreux mélanges «détox». C’est la seule qui
peut être avalée mais seulement en faible quantité ! Demandez
donc toujours conseil à votre pharmacien
Un peu d’histoire
Le romarin est connu depuis le moyen âge pour
ses propriétés pharmaceutiques. On fabri-
quait à l’époque un alcoolat de romarin plus
connu sous le nom de « Eau de la Reine de
Hongrie ».
On donnait à cette eau de multiples pro-
priétés tant médicinales (rhumatismes,
goutte, etc...) que cosmétiques (appliquée
sur le visage, elle donnait une seconde jeu-
nesse). Louis XIV a été guérit d’un rhuma-
tisme de l’épaule et du bras par le romarin.
La marquise de Sévigné l’utilisait pour lut-
ter contre les chagrins…
De tout temps, cette plante a été ins-
crite à la pharmacopée et est entrée dans la
composition de nombreux remèdes.
Au cœur de sa fleur et de ses feuilles
Les principaux principes actifs du romarin sont
contenus dans ses feuilles et ses extrémités florales.
On récolte les parties aériennes, idéalement à la flo-
raison. Les bourgeons de romarins sont aussi utilisés, sur-
tout pour protéger le foie.
Son champ d’action : la
digestion et le système nerveux
Le romarin est avant tout un excellent sti-
mulant général. Il est réputé pour activer et
faciliter les fonctions digestives, en particulier
le travail de la vésicule biliaire (il facilite la pro-
duction et l’évacuation de la bile).
Le romarin a aussi une action stimu-
lante sur le système nerveux. Il est
ainsi recommandé pour traiter les divers
cas de fatigue physique, de déprime, pour sti-
muler la mémoire ainsi que pour soulager les
tensions, qu’elles soient d’origine musculaire ou
nerveuse.
Véritable chasseur de toxines, il détruit les
radicaux libres et est antioxydant. Cette plante a aussi un
effet anti-inflammatoire
En pratique
Le romarin s’utilise en infusion : prendre 20 à 30 g de feuilles
ou de sommités fleuries par litre d’eau bouillante, laisser infu-
ser 10 minutes. On peut en boire 3 à 4 tasses par jour
Cette plante s’utilise aussi en application externe sous
forme de lotion ou de teinture
La lotion de romarin appliquée sur le visage donne le teint
frais, raffermit la peau et atténue les rides. Appliquée sur
les cheveux, elle favorise la pousse et l’entretien des che-
veux. Ajoutée à l’eau du bain en quantité convenable, elle
permet d’obtenir des bains fortifiants pour les enfants ou
pour les convalescents.
Les bains de romarin ou les lotions apaisent aussi les
rhumatismes.
La teinture de romarin est utilisée pour soigner les maux
de dents. Dans ce cas, on conseille de se rincer la bouche
avec la teinture, en essayant de la garder le plus longtemps
possible sur la dent malade.
Enfin, le romarin entre dans la composition de la fameuse
« eau de Cologne ».
Le romarin est bien toléré, il ne doit toutefois pas être uti-
lisé en cas d’obstruction des voies, biliaires, de grossesse
ou d’allaitement.
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