EM
n°55 août / septembre 2016
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dossier
L
Mal connues, les douleurs neuropathiques sont sous diagnostiquées.
6,9% des Français en souffrent sans le savoir. Mal soignées, elles évoluent
vers la douleur chronique qui a un fort retentissement sur la vie
quotidienne, en raison de leur caractère rebelle et handicapant.
neuropathiques
a douleur neuropathique est une douleur chronique. Elle
représente 25,6 % des douleurs chroniques d’intensité
modérée à sévère. Elle peut résulter d’une lésion au niveau
des nerfs qui normalement sont chargés de détecter la
douleur, ou d’une atteinte du système nerveux central qui
assure la transmission des signaux de la douleur, comme la
moelle épinière ou le cerveau. Il peut s’écouler plusieurs
mois ou années entre l’apparition de la lésion nerveuse et
celle de la douleur. Elle constitue souvent une complication
d’une maladie ou d’une chirurgie et peut persister longtemps
après la guérison de la cause initiale, comme dans le cas du
zona par exemple. En fonction de l’origine des nerfs lésés,
on distingue la douleur neuropathique périphérique (nerfs
périphériques) et la douleur neuropathique centrale (moelle
épinière ou cerveau).
Une origine
périphérique ou
centrale
En effet, l’origine de ces douleurs peut être en rapport
avec une atteinte du nerf périphérique ou du système
nerveux central. Dans ce premier cas, cela signifie que
la douleur est la conséquence directe d’une lésion ou
un dysfonctionnement pathologique du système nerveux
périphérique. Cependant, les mécanismes responsables ne
sont pas clairement identifiés.
Les causes de la douleur neuropathique périphérique sont
multiples. Les plus fréquentes sont le diabète (neuropathie
diabétique) et le zona (névralgie post-zostérienne). La
prévalence de la neuropathie diabétique (complication
dégénératives du diabète de type 1) serait proche de 50%
lorsque l’ancienneté du diabète atteint ou dépasse 25 ans
et celle des douleurs post-zostériennes serait de 10 à 15%.
Les radiculalgies (douleurs dues à l’irritation d’une
racine nerveuse) sont également très fréquentes lors des
lombosciatiques.
Les autres causes sont l’infection par le VIH, le cancer
(ou son traitement), les traumatismes, les interventions
chirurgicales (d’une hernie discale par exemple)…
Parmi les causes les plus fréquentes lors d’une atteinte du
système nerveux central, on peut citer : un traumatisme
médullaire, l’accident vasculaire cérébral, la sclérose en
plaques, les tumeurs du cerveau ou de la moelle épinière,
la maladie de Parkinson…
Des signes qui
doivent alerter
Le premier critère important à prendre en compte et
qui permet également de différencier une douleur
neuropathique est qu’elle ne répond pas aux antalgiques
usuels, notamment aux anti-inflammatoires.
De nombreuses personnes atteintes d’une douleur
neuropathique ne la décrivent pas comme une douleur.
Par le Docteur Rémy Clément
améliorer la prise en charge
Les douleurs