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EM

n°55 août / septembre 2016

(8)

actualités

ou externes (Exemple : lumière / obscurité pour le cycle

veille / sommeil). Ils possèdent une composante génétique

qui fait qu’ils dominent tout le règne du vivant, y compris

le règne végétal. Les rythmes circadiens ont donc un

caractère quasi universel.

La mélatonine, sous l’influence du synchroniseur

lumière / obscurité est sécrétée entre 22h et 6h. Mais

les autres hormones le 6-méthoxy-harmalan (éveil) et la

valentonine (sommeil) sont également sécrétées pendant

la même période en quantité proportionnelle puisqu’elles

sont fabriquées à partir de la mélatonine.

Comment donc fonctionne ce système à trois ? De 22h à 6h

la mélatonine va piéger les radicaux libres et protéger les

neurones et la valentonine, dont les concentrations sont

supérieures à celles du 6-méthoxy-harmalan, va produire

ses effets : baisse de la vigilance, réduction de la pression

artérielle et de la fréquence cardiaque, et relaxation

musculaire. A 6h, la sécrétion des trois hormones se tarit,

mais la mélatonine et la valentonine sont plus rapidement

éliminées que le 6-méthoxy-harmalan qui peut, dès lors, agir

seul en bon «réveil matin» et, donc, relancer les fonctions

d’éveil (vigilance, contraction musculaire, augmentation de la

fréquence cardiaque et de la pression artérielle...).

Applications

thérapeutiques

Les individus, tout le monde le sait, se répartissent

globalement en deux groupes : les « couche tôt-lève tôt »,

et les « couche tard - lève tard ». Si bien qu’il ne peut

être défini un standard universel, car même dans chaque

catégorie, il peut y avoir des variations sensibles, liées par

exemple aux habitudes sociales. Théoriquement, il faudrait

effectuer un dosage de la mélatonine sécrétée sur 24h pour

connaître le profil de chacun. Ceci a une grande importance

car en cas d’administration de mélatonine exogène dans le

cadre d’un traitement, il faut que l’administration « colle »

avec la vague de sécrétion naturelle, fut-elle insuffisante.

Avant donc de caractériser un trouble du sommeil, il faut

effectuer un dosage de la mélatonine endogène. Si l’on

détecte une anomalie de sécrétion (faible ou discontinue)

on peut suspecter que les troubles du sommeil peuvent

être liés à une mauvaise synchronisation du sommeil

(voir encadré). Dans les dépressions, par exemple, il peut

être observé des troubles de la sécrétion du cortisol,

une fatigue permanente, une inhibition motrice, une

baisse des facultés cognitives, l’auto-dépréciation. Dans

ce cas plusieurs approches simultanées peuvent être

entreprises avant de commencer un traitement avec des

antidépresseurs ou de façon concomitante, comme la

pratique d’un exercice physique quotidien le matin, pour

forcer l’organisme à fabriquer du cortisol quand il en faut

(le matin) et réduire l’auto-centrisme ou la dépréciation

de soi ou encore la prostration en accomplissant une

activité motrice. La stabilisation du cycle veille /sommeil

doit alors être renforcée par l’administration conjointe de

valentonine et de 6-méthoxy-harmalan, pour permettre

une meilleure récupération nocturne et favoriser une

re-synchronisation. Ce renforcement du cycle veille /

sommeil peut également être prescrit dans d’autres maladies

neurologiques comme la maladie de Parkinson, la maladie

d’Alzheimer, certains troubles psychotiques, certaines

maladies neurodégénératives. L’utilisation d’hormones

naturelles, donnerait de meilleurs résultats que la famille

des benzodiazépines (lexomil®, seresta®, temesta® etc...)

qui possèdent bon nombre d’inconvénients majeurs et sont

appelées à être de moins en moins utilisées.

Mais dans la mesure où l’on subit des troubles du sommeil

qui ne sont liés à aucune pathologie lourde, il est possible

de se re-synchroniser en prenant un peu de mélatonine,

mais à condition de rétablir, aussi, une bonne hygiène de

vie et d’éviter les comportements aggravants (voir encadré).

CONSEILS DE LA VIE QUOTIDIENNE EN

CAS DE TROUBLES DU SOMMEIL :

»

»

Évitez les écrans artificiels le soir 1h au

moins avant d’aller se coucher

En effet, les écrans (TV, téléphone mobile, tablette,

ordinateur...) administrent un flux lumineux à la

rétine, qui répercute l’information aux noyaux

suprachiasmatiques, lesquels envoient un signal

diurne à la glande pinéale qui freine la sécrétion

de mélatonine...

»

»

Lecture nocturne avec un éclairage trop fort

La glande pinéale est leurrée, comme dans le cas

précédent.

»

»

Pas d’activité sportive ou de bain chaud 2 à

3h avant d’aller se coucher

Même si la sensation de détente et/ou le besoin

de repos sont là, la température centrale reste

élevée et donne un signal fort d’activité au

cerveau qui ne se met pas en phase de repos.

»

»

Réchauffez les extrémités froides (pieds et

mains) avant de se coucher

En effet, le thermostat central va avoir tendance

à rester actif pour réchauffer les zones corporelles

froides.

»

»

Ne surchauffez pas la chambre : 18/20°

maximum est l’idéal

Une température ambiante modérée est favorable

à un « engourdissement » et au sommeil.

»

»

Ne pas faire de repas copieux le soir et ne

pas boire trop abondamment

Une digestion longue et difficile mobilise les

flux sanguins et ne permet pas au cerveau une

oxygénation suffisante. Trop boire, nécessite

d’éliminer... au milieu de la nuit.

»

»

Stoppez le café et le thé au delà 16h

Tous deux sont des excitants du système nerveux

central et fragilisent le cycle veille/sommeil.

»

»

Pas de tabac ou d’alcool

Le tabac est un excitant qui favorise l’éveil.

L’alcool est dépresseur, mais le sommeil est de

très mauvaise qualité (la gueule de bois en est la

résultante).