EM
n°55 août / septembre 2016
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santé
Par Caroline Giraud,
Docteur en Pharmacie
Bien voir sans lunettes ni lentilles grâce à la chirurgie, c’est tentant lorsqu’on est myope.
L’ opération apparaît donc comme étant la solution idéale. Mais en quoi consiste-t-elle
exactement ? Comporte-t-elle des risques? Tout ce qu’il faut savoir avant de franchir le cap.
BON À SAVOIR...
L’âge idéal pour se faire opérer se situe
entre 20 et 30 ans.
L’intervention n’est pas remboursée :
comptez entre 2 000 et 3 000 euros
pour les 2 yeux. Certaines mutuelles
prennent en charge une partie des frais.
Renseignez-vous !
La chirurgie de la myopie ne donne
pas droit à un arrêt de travail.
Le glaucome, la cataracte, le syndrome
de l’œil sec, l’herpès oculaire et toute
anomalie de la cornée contre-indiquent
l’opération.
myopie
Patrick, opéré de sa myopie il y a tout
juste un mois, n’en revient toujours pas
de voir « sans rien » 24 heures sur 24 ! Le
principe de l’intervention ? Il repose sur
l’utilisation d’un laser spécifique ( laser
excimer) qui a la capacité de « gommer »
et de remodeler la surface oculaire.
Cela revient à diminuer l’épaisseur de
la cornée. Pour schématiser, il faut
supprimer 10 millièmes de millimètre
pour corriger une dioptrie de myopie.
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L’intervention
Il existe deux techniques principales
d’intervention. Le « Lasik », la plus
courante, passe par la découpe d’une
lamelle de cornée pour appliquer ensuite
le traitement au laser. Cette lamelle
étant reposée ensuite sans suture. La
« photokératomie réfractive » ou « PKR»,
utilisée lorsque la cornée manque
d’épaisseur ou en cas de faible myopie,
consiste à retirer la surface de la cornée
avec une micro-brosse avant le passage
du laser. Dans tous les cas, inutile d’ouvrir
l’œil avec un bistouri ni de recoudre. Pas
besoin non plus d’anesthésie générale,
l’œil est endormi à l’aide d’un collyre
anesthésique. L’opération est totalement
indolore, seule la pose d’un « écarteur de
paupières » paraît inconfortable.
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Les résultats
Aucun chirurgien ne peut garantir un
vision parfaite avant d’intervenir. Des
aléas sont évitables du fait de son
expérience, c’est vrai, mais il y a aussi
les particularités physiologiques de
l’œil du patient. Il faut aussi savoir que
plus la myopie est importante, plus le
risque d’anomalie résiduelle est élevée.
Dans les faits, près de 5% des opérés
doivent porter occasionnellement des
lunettes : pour lire ou pour conduire la
nuit par exemple. Et il y a toujours la
possibilité de mettre des lentilles après
l’intervention. Mais ce n’est pas vraiment
l’objectif ! A savoir, le chirurgien peut
faire une retouche 3 mois plus tard avec
le Lasik ; technique de référence pour
les fortes myopies (les plus exposées
aux loupés). Seule condition : l’épaisseur
restante de la cornée doit être suffisante
pour pouvoir en « gommer » encore un
tout petit peu.
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Les suites
Les personnes opérées avec le Lasik
se portent comme un charme dès le
lendemain de l’opération. 90% d’entre
elles récupèrent de suite 8/10 ! Les
suites sont plus douloureuses avec
la PKR qui nécessite l’élimination de
la peau à la superficie de la cornée.
Autrement dit, l’œil se retrouve « à vif »
pendant 3 à 4 jours. Ces désagréments
sont atténués par un collyre anti-
inflammatoire, des larmes artificielles
et le port d’une lentille durant 2 à 3
jours. Il faut compter une semaine pour
retrouver une bonne acuité visuelle.
Dans tous les cas, attention au soleil,
les yeux « fraîchement » opérés y sont
extrêmement sensibles : le port de
lunettes protectrices est obligatoire !
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Les risques
Même entre les mains expertes d’un
ophtalmo, le risque zéro n’existe pas.
Heureusement les incidents sévères
post-opératoires, comme l’infection,
sont extrêmement rares. Plus souvent,
les personnes opérées de la myopie se
plaignent de voir des halos autour des
lumières (en particulier la nuit) mais
ce désagrément s’estompe en quelques
semaines en général. La sécheresse
oculaire est plus fréquente, elle se traite
avec des collyres hydratants et lubrifiants
durant plusieurs mois.
© Syda Productions
L’opération
Zoom sur
de la