EM47_book - page 12

EM
n°47 avril / mai 2014
(12)
dossier
L
La démocratisation des technologies numériques en santé est en train de
changer en profondeur la relation patient-soignant. L’avènement du e-patient,
proactif sur sa santé, ouvre un champ du possible qui est immense, et appelle
une transformation des réseaux de soins augurant de meilleures performances
cliniques pour la prise en charge des citoyens.
Numérique
santé
e numérique en santé est souvent présenté comme un
outil au service de la modernisation de ce qui existe
déjà, comme la télémédecine, la coordination des soins
et autres moyens d’améliorer à la fois le diagnostic et
les solutions thérapeutiques. Mais la vraie révolution est
ailleurs ! Tout comme il transforme les relations sociales
et les échanges économiques, le numérique est en train
de modifier profondément non seulement la pratique
médicale mais encore le rapport entretenu par chacun
avec sa propre santé.
Hasard ou coïncidence, cette transformation s’opère
au moment même où émergent de nouvelles approches
thérapeutiques permettant l’administration de traitements
plus ciblés et plus personnalisés. Cette conjonction
historique entre les fruits de la recherche scientifique
et le progrès technologique aura, de toute évidence, des
conséquences directes sur une pratique médicale, jusqu’à
présent principalement basée sur l’acte dispensé par un
professionnel de santé à un patient passif.
Dans ce nouveau contexte, il apparaît de plus en
plus évident que l’efficacité des traitements dépendra
également de la qualité des interactions au sein de
« l’écosystème de soins », et, en particulier, de l’adhésion
et de la participation du patient que les média sociaux
métamorphosent en « actient » (nouveau statut du patient
qui agit du fait de l’évolution de ses comportements à se
renseigner par soi-même sur sa santé).
Un patient plus autonome qui verra également le rapport
à son corps et à la maladie modifiés par la généralisation
de l’auto-mesure, de l’information thérapeutique ou des
programmes d’observance. Nous sommes ainsi en train
de passer d’une consommation passive de produits de
santé prescrits par le médecin à l’expérience procurée
par une solution thérapeutique de plus en plus
personnalisée et déployée dans le cadre d’une démarche de
co-construction de son parcours de soins et de traitement.
C’est un pas de plus vers une médecine basée sur
l’accompagnement auquel les communautés virtuelles de
patients contribuent déjà de manière spectaculaire. Mais
aussi vers un retour à une médecine basée sur la relation
et donc, sur l’humain !
Pour le sociologue Michel Maffesoli, les technologies
numériques ont une place immense à occuper dans la
relation humaine pour apporter bienfaisance, empathie et
sympathie au patient.
Exemples de sites
e-santé
Les chiffres de ce changement de paradigme parlent
d’eux-mêmes : 4 internautes sur 5 consultent des sites de
e-santé (source : 6
ème
baromètre trimestriel de l’économie
numérique de chaire Économie numérique de l’Université
Paris-Dauphine) ; 84% d’entre eux font confiance à des
sites officiels ou professionnels, ils sont également 82%
à consulter les sites recueillant l’avis de médecins experts
(82%). Mieux informé, le patient peut enfin devenir
un véritable acteur de sa santé notamment avec les
programmes d’éducation thérapeutique.
Avec Carenity, par exemple, les patients ne sont plus seuls
face à leur maladie. Ce réseau social apporte un soutien
Par le Docteur Rémy Clément
© vege - Fotolia.
Il était u e fois la révolution
1...,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11 13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,...24
Powered by FlippingBook