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EM
n°47 avril / mai 2014
(14)
rubrique
actualités
L
La vaccinologie est la science prenant en compte à la fois la qualité et la quantité
des réponses immunitaires, et l’optimisation d’un calendrier vaccinal. Lorsque
celui-ci est modifié, cela ne signifie pas que « avant on faisait mal », mais que
maintenant on essaie de faire mieux. Les enjeux ont tout simplement une
envergure mondiale compte tenu des nombreux déplacements intercontinentaux.
vaccinologie
La
Par le Docteur Tom Jiel
a vaccination est basée sur la capacité qu’a l’organisme de
générer une réponse immunitaire lorsqu’un corps étranger entre y
pénètre. Cette réponse est à la fois cellulaire et sérologique. Pour
résumer, l’introduction d’un agent induit une réponse cellulaire
immédiate et une réponse plus tardive d’immunoglobuline. Une
fois entré en contact avec cet agent, l’organisme va en conserver
la mémoire. Ce qui fait que dès que l’agent pénètre de nouveau
dans l’organisme, il est immédiatement reconnu et la réponse
sérologique, normalement tardive, est rapide et très puissante.
Ainsi, la pathologie n’a pas le temps de s’installer et elle est
réduite à l’extinction.
Quelques rappels
Le principe d’une vaccination est donc de mettre en contact
l’organisme avec un agent pathogène mort ou atténué afin
de générer une réponse immunitaire. Afin de permettre
à l’organisme de générer une réponse de plus en plus forte
et efficace, il est pratiqué des rappels qui vont stimuler la
mémoire des processus immunitaires et activer une réponse
puissante. Ainsi si le sujet entre en contact avec le vrai agent
pathogène, celui-ci sera aussitôt détruit.
A l’échelle d’une population, pour éviter une épidémie, il faut
répondre à deux critères. Tout d’abord, lorsqu’un cas est détecté
il faut isoler le malade et prendre des mesures de prévention
pour éviter la propagation de l’agent pathogène. Ensuite si
l’agent pathogène rencontre une population globalement
vaccinée, il ne pourra pas se développer et l’épidémie est
éradiquée dans un temps plus ou moins bref.
Les effets secondaires
Bien sûr, lorsque le vaccin est effectué, il déclenche une
symptomatologie qui ressemble à la pathologie elle-même : fièvre,
rougeur plus ou moins importante au point d’injection... Mais cela
n’est rien en comparaison des troubles et, surtout, des risques
collatéraux importants provoqués par la « vraie » infection !
Les victoires
En 1945, plus de 45000 cas d
diphtérie
étaient signalés avec
pour conséquence plusieurs milliers de morts. En 2012, seuls
quelques cas isolés sont observés et immédiatement traités.
La
variole
a complètement été éradiquée de la planète,
excepté dans quelques foyers bien identifiés.
Grâce à une vaccination systématique des animaux, le
dernier cas de
rage
en métropole date de 1924. Depuis 1970
quelques cas importés ont été recensés. Le dernier date d’avril
2014, suite à un séjour prolongé au Mali.
Entre 1986 et 2011, l’incidence des
oreillons
a été divisée
par 100, laissant apparaître quelques rares cas localisés à la
vie en communauté.
une stratégie mondiale
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